Le 22 septembre au 74 rue des Saint-Pères, dans le flagship d’Alain Mikli : présentation de la collection de lunettes Jean Paul Gaultier by Mikli, sur fond d’une excellente bande son, comme un avant-goût des shows parisiens. Le show room est plein à craquer, dans une pièce une photographe avec lumières et marinières Gaultier tire le portrait d’invités affublés des lunettes mutibranches de la collection. Jolie idée, les gens jouent le jeu… sauf moi (quand vous verrez la dernière photo de ce post – faite par une amie – vous comprendrez que je suis condamnée aux auto-portraits). A peine le temps de quelques clichés d’Alain Mikli et Jean Paul Gaultier ensembles que ce dernier doit partir et l’interview sur le vif d’Alain Mikli commence, ACTION!
– Pourquoi cette collection avec Jean Paul Gaultier? On avait envie de travailler ensemble depuis très très longtemps. On s’est revu à un dîner après 20 ans sans se voir et en moins de deux mois on a réalisé ces modèles. C’est une collection très très forte et sage. Des multilunettes à trois branches qui rappellent un peigne et la marinière… J’avais envie de m’amuser par rapport à un code rectiligne qui marque le visage, créer de manière spontanée sans réfléchir.
– Comment devient-on créateur de lunettes exclusivement et non pas de sacs ou chaussures? La création, c’est une bête sauvage indomptable. Une création qui n’est pas naturelle n’a pas d’intérêt. J’ai commencé en 1978, je travaillais avec les créateurs sur les défilés. A une période je faisais jusqu’à 17 défilés! J’ai eu une overdose du monde de la mode. Je suis opticien de formation, je n’aimais pas ce que je vendais (sourire). Jean Paul et moi, nous sommes des gens de la rue : la création n’est pas quelque chose qui s’apprend! C’est un ballon d’oxygène, ça n’a rien à voir avec quelque chose de routinier. On se demande comment on veut épater, surprendre, faire plaisir à une personne. C’est un acte spontané qui ne s’apprend pas. D’ailleurs je ne maîtrise pas l’étape finale : le visage qui va porter mes lunettes. Le savoir-faire, c’est la maîtrise de son art et une richesse d’expression qui peut entraîner des interdits. Il faut être innocent.
– Je pensais à votre boutique de Hong Kong à Central que l’on ne peut pas manquer : des créations spéciales? Différentes collections pour différents continents. C’est complétement loufoque, je ne vois pas pourquoi imposer le même produit à tout le monde. Je viens de réaliser 20 modèles qui ne sortiront qu’au Japon qui est un précurseur en matière de consommation.
Comment envisagez-vous l’avenir de votre marque? Nous repositionnons la marque, avec un retour vers les shows (dont celui de Jean Paul le 1er octobre) et l’édito. Nous venons de faire une série de lunettes sur le thème de la femme au foyer pour un nouveau magazine, Standard, qui sortira en kioske le 6 octobre. On a déliré.
Le mot de la fin? La vie est belle, j’aime mon épouse. (conclu Alain Mikli avant de la prendre dans ses bras. Photo ci-dessus.)
Et pour finir sur une bubble légère : le plus joli clin d’oeil de la soirée, Imany. Et le portrait le plus seriously floussaille que l’on ne m’ait jamais fait (big up to N)! Hé oui c’est ouam, avec une tuerie : la paire de Mikli vintage pour Lenny Kravitz! Let’s love rules!
Merci à Alain Mikli et son épouse, Jean Paul Gaultier, Helen Harris et Béa qui m’ont servi de modèles.
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