Eclectique: Rencontre avec Elisabeth Lefebvre

– Ce n’est pas possible qu’on ne propose aux femmes que des choses débiles dans la presse!

constate agacée Elisabeth Lefebvre, femme de tête et Directrice de la rédaction du nouveau féminin Eclectique, dont le numéro 3 sort en kiosque aujourd’hui même.

Je reçois des messages de lectrices qui me disent “enfin un magazine où il n’a pas de people!”. Eclectique s’adresse à toutes les femmes ayant un niveau culturel élevé qui ont l’habitude de lire la presse économique et féminine. A toutes les filles curieuses qui ont besoin d’esthétisme et de contenu intelligent. C’est un journal qui a le respect de ses lectrices, “près des tendances, loin des diktats”. Avec Anne Lefèvre, ma complice de toujours, nous nous sommes interrogées : qu’allons-nous apporter?

En trente ans, Elisabeth a créée une quinzaine de titres, certains devenus des classiques (Côté Sud, Côté Ouest, Côté Est), en ayant pour principe “de ne pas faire ce que faisaient les autres. Je suis un électron libre“. Jeune maman, elle lance “Enfants Magazine qui existe toujours“. En 1980, Elisabeth est une femme active qui ne se retrouve pas dans la presse. Elle conçoit : “Biba, le premier magazine des femmes qui travaillent et qui aiment ça!“. Lorsqu’elle fait construire sa maison dans le Sud en 90, elle sort Côté Sud : “J’ai beaucoup découvert le Sud que je ne connaissais pas, grâce à Côté Sud”. En 94, ce sera Côté Ouest et en 99, Côté Est. Puis Atmosphère, “le premier

féminin d’art de vivre“. Elle vend tous ces titres et crée en 2007, JV pour les français qui vivent en Belgique et les belges qui aiment la France. La liste est impressionnante!  

Avec beaucoup d’humilité, Elisabeth répond :

– Je me sens plus comme une lectrice potentielle que comme une journaliste. J’adore mon métier, un métier de curiosité qui me permet de défendre mes valeurs : les racines, l’authenticité, la curiosité et les voyages. Dans la vie, on est éclectique. Au niveau du voyage, c’est encore plus vrai. J’aime tout et je ne suis pas que “luxe” ou qu'”aventure”.

 

Elisabeth et Anne se sont interrogées sur l’évolution de  la société :

– Le gros changement, c’est la mondialisation. Les femmes d’aujourd’hui sont tournées vers l’étranger, moins franco-françaises et plus européennes. On constate un grand désir de quitter Paris, dû au coût de l’immobilier et à la qualité de vie qui a coïncidé avec un renouveau de la vie culturelle des villes de province. La crise a banalisé le phénomène Tanguy, la famille est un carrefour de générations qui s’entre-aident en réseau. Il y a aussi un total manque de représentation des femmes de 50 ans dans la presse.  

Eclectique est transgénérationnel. Dans chaque numéro, on découvre le portrait d’une femme qui est un “modèle d’intelligence et de sensibilité“. Dans le numéro qui sort aujourd’hui, c’est Patricia Tartour, pionnière des voyages en Chine et fondatrice de la Maison de la Chine.

 

– Nous cherchons à monter des sujets totalement exclusifs qui ne soient pas des sujets bateaux. Par exemple pour les sujets voyages, j’aime les relations entre les voyages et la littérature. J’ai aussi une recherche d’esthétisme par la photo. Eclectique est un petit canard assez pointu, un magazine de niche comme Côté Sud qui essaye de correspondre à son public. Un féminin de style de vie.

Un grand merci Elisabeth! Sortie du numéro 3 d’Eclectique en France, Belgique et Suisse.

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