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Givenchy: Printemps-Eté 2013

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Source photos : Madame Le Figaro / Maquette : Mademoiselle Le K

Eclectique: Rencontre avec Elisabeth Lefebvre

– Ce n’est pas possible qu’on ne propose aux femmes que des choses débiles dans la presse!

constate agacée Elisabeth Lefebvre, femme de tête et Directrice de la rédaction du nouveau féminin Eclectique, dont le numéro 3 sort en kiosque aujourd’hui même.

Je reçois des messages de lectrices qui me disent “enfin un magazine où il n’a pas de people!”. Eclectique s’adresse à toutes les femmes ayant un niveau culturel élevé qui ont l’habitude de lire la presse économique et féminine. A toutes les filles curieuses qui ont besoin d’esthétisme et de contenu intelligent. C’est un journal qui a le respect de ses lectrices, “près des tendances, loin des diktats”. Avec Anne Lefèvre, ma complice de toujours, nous nous sommes interrogées : qu’allons-nous apporter?

En trente ans, Elisabeth a créée une quinzaine de titres, certains devenus des classiques (Côté Sud, Côté Ouest, Côté Est), en ayant pour principe “de ne pas faire ce que faisaient les autres. Je suis un électron libre“. Jeune maman, elle lance “Enfants Magazine qui existe toujours“. En 1980, Elisabeth est une femme active qui ne se retrouve pas dans la presse. Elle conçoit : “Biba, le premier magazine des femmes qui travaillent et qui aiment ça!“. Lorsqu’elle fait construire sa maison dans le Sud en 90, elle sort Côté Sud : “J’ai beaucoup découvert le Sud que je ne connaissais pas, grâce à Côté Sud”. En 94, ce sera Côté Ouest et en 99, Côté Est. Puis Atmosphère, “le premier

féminin d’art de vivre“. Elle vend tous ces titres et crée en 2007, JV pour les français qui vivent en Belgique et les belges qui aiment la France. La liste est impressionnante!  

Avec beaucoup d’humilité, Elisabeth répond :

– Je me sens plus comme une lectrice potentielle que comme une journaliste. J’adore mon métier, un métier de curiosité qui me permet de défendre mes valeurs : les racines, l’authenticité, la curiosité et les voyages. Dans la vie, on est éclectique. Au niveau du voyage, c’est encore plus vrai. J’aime tout et je ne suis pas que “luxe” ou qu'”aventure”.

 

Elisabeth et Anne se sont interrogées sur l’évolution de  la société :

– Le gros changement, c’est la mondialisation. Les femmes d’aujourd’hui sont tournées vers l’étranger, moins franco-françaises et plus européennes. On constate un grand désir de quitter Paris, dû au coût de l’immobilier et à la qualité de vie qui a coïncidé avec un renouveau de la vie culturelle des villes de province. La crise a banalisé le phénomène Tanguy, la famille est un carrefour de générations qui s’entre-aident en réseau. Il y a aussi un total manque de représentation des femmes de 50 ans dans la presse.  

Eclectique est transgénérationnel. Dans chaque numéro, on découvre le portrait d’une femme qui est un “modèle d’intelligence et de sensibilité“. Dans le numéro qui sort aujourd’hui, c’est Patricia Tartour, pionnière des voyages en Chine et fondatrice de la Maison de la Chine.

 

– Nous cherchons à monter des sujets totalement exclusifs qui ne soient pas des sujets bateaux. Par exemple pour les sujets voyages, j’aime les relations entre les voyages et la littérature. J’ai aussi une recherche d’esthétisme par la photo. Eclectique est un petit canard assez pointu, un magazine de niche comme Côté Sud qui essaye de correspondre à son public. Un féminin de style de vie.

Un grand merci Elisabeth! Sortie du numéro 3 d’Eclectique en France, Belgique et Suisse.

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Caussette: interview de Bérangère Portalier

J’attaque cette rentrée avec une foule d’événements, salons et interviews parisiens et lyonnais (oui la biennale!). On commence par une bouffée d’air frais! Plusieurs mois que je voulais renconter l’équipe de Causette : subtil féminin qui tranche avec le genre. Sorte de Kalimero déjanté qui s’adresse aux femmes “de 15 à 91 ans” ajoute sa pétulante rédactrice en chef, Bérangère Portalier. “On fait le journal qu’on aimerait lire“. Et nous les “filles normales mais pas banales” (dixit la charte du magazine), on en redemande!

Les mecs achètent aussi Causette pour leur copine. Dernièrement on est passé en mensuel. Greg et Gilles sont les fondateurs du magazine. Greg est un passionné de presse. Il s’est apperçu que sa copine n’avait rien à lire. Il a fait une fausse cover qui a reçu une super réaction des femmes de son entourage. On a pris un an et demi de l’idée à la réalisation du magazine. On s’est dit : « est-ce que ma sœur lirait cet article ? ». On a développé un côté plus humain.

Causette : un magazine féministe – pour moi, féministe n’est ni une insulte, ni anti-homme? Oui, Causette est féministe. Le mot a été tellement galvaudé, j’espère qu’on va réussir à le réhabiliter ! On fait très attention à ne pas être récupéré par les associations.  On peut être des chouettes alliés, mais ça s’arrête là.

Quel est ton background? L’anthropologie, Greg aussi. J’ai été longtemps étudiante, je suis une très bonne disciple (rires). Je n’ai pas fait d’étude de journalisme. J’étais intermittante du spectacle, monteuse. Liliane, l’autre rédactrice en chef, vient de Charlie Hebdo.

Causette a une patte particulière. Chez Causette, on privilégie une écriture subjective, on essaye d’avoir de l’ampathie, de faire un effort littéraire et de ne pas donner de grandes leçons. Les rubriques chez nous, c’est du n’importe quoi ! Elles changent d’un numéro à l’autre. Le magazine ne ressemble pas du tout à ce qu’on voulait au début, je crois que c’est mieux (sourire). On fait le journal qu’on aimerait lire. On a un peu tout réinventé. Ce côté bricolot, c’est ce qui fait qu’on est un peu différent. Il faut qu’on reste un peu breloque. On est libre, les actionnaires, c’est nous, on ne doit rien à personne. On a commencé à six personnes avec 90000 euros. On y croit bien plus qu’il y a deux ans !

As-tu le temps d’écrire? Je suis de celle qui organise vraiment les choses. J’écris un peu, je ne suis pas très sûre de mon écriture. Liliane écrit beaucoup. J’aime les deux, organiser et écrire. Je sais que j’ai un bâteau à tenir.

Ce n’est pas un peu le même principe que le montage? Oui, en anglais c’est le même mot : chief editor ! C’est vrai, c’est assez proche du montage, on ne travaille pas à partir de rien et on assemble, organise.

L’avenir de Causette ? On est tout plein d’idées. On essaye d’être un tout petit peu sage (rires). Faire les choses qu’on sait bien faire. Pour l’instant, la priorité c’est le papier. Mais c’est sûr on a envie de développer le site.

La presse vous aime? On bénéficie d’une certaine bienveillance de la presse, on a toujours de très bons papiers. Les journalistes reconnaissent en Causette un espace de liberté. Ils nous aiment vraiment bien. On a créée une sorte de niche. Maintenant je me dis, c’est bon tu peux mourir (rires).

Une véritable success story? Causette m’a fait beaucoup grandir. C’est super gratifiant. Je fais insomnie sur insomnie… Je veux rester humaine, proches des gens.

Je vous avais prévenu : une bouffée d’air frais! Merci Bérangère, longue vie à Causette!

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