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Eric Russon: L’interview au café Belga

Flagey sous la neige, pittoresques étangs :

j’entre dans le café Belga. Regarde perplexe des rangées de ventilos rétro au plafond sur fond de poudreuse dehors, derrière d’immenses baies vitrées. La proximité des studios de tournage, j’ai rendez-vous avec « Monsieur Culture » d’Arte Belgique, Eric Russon, rédacteur en chef et animateur de « 50 Degrés Nord », émission quotidienne sur l’actualité artistique belge.

– J’ai pas la vocation de la télévision. On peut avoir la vocation du journalisme sportif par exemple, mais pas de la télé. Ca me paraît un peu… bizarre. Je ne sais pas comment fonctionnent les journalistes. J’ai ma carte de journaliste. Mais je ne me sens pas journaliste. J’ai peut-être une vision très romantique du vrai journaliste qui part à l’autre bout du monde, qui prend des risques. Je me vois plus comme quelqu’un de curieux qui essaye de susciter la curiosité. 

Sur la table, l’agenda cover manga d’Eric Russon,

lumière blanche aveuglante d’un soleil d’hiver. Son parcours est assez atypique : des études de Droit, deux licences et une agrégation de Criminologie à l’ULB (Université Libre de Bruxelles). 

–  A l’unif, j’ai fait de la radio libre pendant quatre-cinq ans, jusqu’en 88. Puis j’ai commencé à travailler par hasard comme assistant de production sur une émission de cinéma à Télé Bruxelles (télévision de la région bruxelloise). J’avais juste la passion de la culture. Je suis passé aux reportages culturels et à l’antenne dès 89, dans une émission d’actu du cinéma. Et dans d’autres émissions, dont une sur les courts métrages, où nous avons présentés trois cent courts métrages belges en 6 ans. Puis il y a eu le R.V. culturel quotidien à 18-19h collé au JT : 1h de direct avec des invités. Je suis resté à Télé Bruxelles jusqu’en 2006. Dès 2004, je revenais à la radio sur La Première (RTBF) dans l’émission « Culture Club ».

Du beglo belge ?

– Non. A « 50 Degrés Nord », sept invités sur dix sont belgo belges : pour plein de raisons, souvent les artistes étrangers viennent en promo et des choses intéressantes peuvent s’échanger. Ils sont souvent plus à l’aise que les belges qui ont moins l’habitude de passer en télé. Et puis je ne sais pas pourquoi les belges ont souvent ce complexe d’infériorité. Je ne comprends pas.

Pourtant le belge s’exporte bien ! On ne compte plus le nombre de belges qui réussissent à Paris.

– Oui le belge s’exporte bien et le belge se vend bien quand il passe à la télé. La télé, c’est un spectacle et on fait de l’info : raconter une bonne histoire et un bon casting de chroniqueurs et d’invités. On installe une atmosphère, il faut aussi créer une tension. On fixe une série de thématiques. Je suis à la base du choix des sujets, cinq par émissions. Je fais parler mon intuition par rapport aux actualités. L’équipe se compose du producteur, quatre journalistes qui filment les sujets et de plusieurs chroniqueurs. Je suis le seul journaliste qui apparaît sur l’antenne. Avec les invités je préfère installer un climat de conversation, de dialogue, parfois dans la critique. L’artiste donne la couleur générale du débat. La conversation est beaucoup plus souple que dans l’interview.

Et l’audimat?

Eric Russon repose sa tasse, le regard plongé dans son thé à la menthe. Plus beaucoup de temps, passer en mode questions-réponses: et l’audimat?

–  Je n’en tiens pas compte. La Belgique est un très petit pays, dix millions d’habitants, dont quatre millions de francophones. J’ai de la distance, on se fout un petit peu des chiffres. Par émission, on doit avoir entre soixante et soixante-dix mille personnes. Je compare une émission culturelle à du théâtre subventionnée : la culture n’est pas là pour faire du chiffre. Il n’y a pas d’équivalent de notre émission chez les flamands. Sur dix invités, un à deux sont flamands. Ils étaient très étonnés au début lorsque nous les contactions pour venir sur le plateau. Il y a eu une mixité culturelle avant, entre les communautés wallonne et flamande, mais plus du tout aujourd’hui. Le cinéma flamand marche beaucoup mieux auprès de son public flamand et idem pour le cinéma wallon. Par exemple, le film « De Zaaak Alzheimer » (La mémoire du Tueur) du réalisateur flamand Erik Van Looy, sorti en 2003, a rencontré le succès à l’étranger avant d’être distribué en Wallonie. Lorsque nous allons à Cannes, pour les étrangers nous sommes tous des belges. Nous avons deux chroniqueurs flamands : Nick Balthazar, cinéaste et Bert Kruisman qui a écrit un spectacle « La Flandre pour les Nuls », un humour très rentre-dedans.

L’heure a filé. Une dernière question : Bruxelles?

– Une ville à l’offre culturelle vraiment très variée. C’est aussi une ville très concentrée qui par ailleurs m’énerve énormément. Un peu de neige et toute la circulation est bloquée. Bruxelles a mieux bougé avant : la vie nocturne il faut la trouver! Le Belga, c’est presque un des seuls lieux de la nuit, où il se passe quelque chose jusqu’à très tard. C’est une drôle de ville, pas une ville qui se couche tard. C’est un peu poli.

Un quartier :  le quartier de l’unif, près du cimetière d’Ixelles, même si je ne suis pas le genre nostalgique à faire un pèlerinage. Il y a plein de restaurants, de bars, une vie nocturne.

Merci Eric Russon.

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Victoire magazine, Brussels: Meeting Anne Pochet

Discovering by chance Victoire‘s site:

first I’ve really enjoyed the column « comme chez moi »  (« come at my home » about Belgium artits interiors). Different, fun and refine and I absolutely wanted to meet its charming enthousiastic Editorial Director, Anne Pochet. For three years and half , the Victoire‘s paper issue has been the week-end additional magazine of daily paper Le Soir, about trends in culture, lifestyle and fashion.

 It’s not a women magazine. The first challenge was this magazine must not be sexually identified: 52% of our readers are men. It’s a subjective vision with a proximity idea about what’s going on in Belgium. We avoided all the fashion magazines clichés. Let’s talk about us (Belgium people), not by chauvinism, but to know where is the Belgium ine the world trends. We’ve always found lots of recognition abroad, but really few at home. With Victoire, we kindly look at the country.

So where is Belgium in world tendancies?

– Very good question! It’s really really difficult to say, the image moves fast: lots of people have great ideas and projects. It’s a subtile networking : everybody knows each other, a small land with many shooting stars.

Gratuated of journalism,

Anne’s worked first for women magazines and as a production director and a Web project manager for the media group Sanoma for fifteen years. She’s also been a youth litterature’s critic for ten years :

– A great job. I was a young mom and I was happy to make parents discover less formal worlds.

She became a specialist in education’s philosophy and has presented a less “formal vision of eduction and the pratical aspect, without any activist message” in a radio show. And she’s hosted a short tv show at the RTBF 1 and 2, co-produced by One (Belgium offism of childhood and birth) and in collaboration with One’s experts: Air de Familles, viewed by 200.000 homes every week. And today as the editorial director of Victoire, her first big difficulty was to make the team. Her eyes sparkle:

– Everything works with human, but human has to bring content. I am a very good pitcher, choosing the columns. I delegate a lot, cause I want the people who works for the magazine know their responsability is complete and their skills tested in a positive way. Today my big pleasure is to manage my journalists team. During the week-end, I am the most difficult reader of Victoire visiting spots recommened by my journalists.

Victoire‘s future?

There is a world between the today Victoire and the one of three years ago : the magazine slowly changed, like a tectonic plates sliding. Since September 2009, we’ve had new sections « comme chez moi », « city strip », « petite semaine ». I am worried to get stocked in something successfull. My will: making changes with new contents, not only by the lay out . Victoire magazine has to be a beautiful object: a small world.

– I have the big luck to be born in Brussels

and not in a Texan corn field, it’s a real mental comfort. Brussels is a bit  hung-up and a bit complicated and nice for living. And I’m happy here.

A hotspot :  

WIELS,“in a splendid building, for my cultural gym : it’s terribly difficult for me to appreciate contemporary art”,  Av. Van Volxemlaan 354, 1190 Brussels. 

Thanks a lot Anne! Victoire: in kiosk every week-end with the daily paper Le Soir.

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