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Victoire magazine, Bruxelles: rencontre avec Anne Pochet

Parachutée sur Victoire

par les mystères de la recherche on line: une rubrique crée le déclic, « comme chez moi » (intérieurs d’artistes belges). Différent, ludique et pointu sans être raseur: j’ai tenu à rencontrer sa sémillante directrice de publication, Anne Pochet. Depuis trois ans et demi, Victoire – papier – est le supplément week-end sur les tendances (culture, life style et mode) du quotidien belge Le Soir.

– Ce n’est pas un féminin, on sort des étiquettes. Le premier défi  était que le magazine ne soit pas identifié sexuellement: 52% de nos lecteurs sont des hommes. C’est une vision subjective, avec une idée de proximité. On a évité tous les poncifs des magazines de mode. Faire parler de nous, pas par chauvinisme, mais plus pour savoir où se situe la Belgique dans les tendances mondiales. On a toujours eu beaucoup de reconnaissance à l’étranger, mais peu chez nous. On va regarder tranquillement le pays.

Et donc: où se situe la Belgique dans les tendances mondiales ?

– Excellente question! C’est très très difficile à dire, l’image est très mobile : beaucoup de gens ont des audaces. C’est un très subtil résautage : tout le monde connaît tout monde, un petit pays en surface, avec des petites étoiles filantes.

Diplômée en journalisme radio et presse écrite,

Anne travaille pour les magazines féminins, puis comme chef de production et responsable d’un projet de portail féminin chez Sanoma. Pendant dix ans, elle est aussi critique de livres jeunesse à la RTBF 1 et 2 :

– Un chouette job. J’étais une jeune mère. J’aimais ouvrir les parents à des univers moins coincés.

Elle se spécialise dans la philosophie sur l’éducation et présente une vision un peu moins « protocolaire et l’aspect pratique, sans aucun étendard militant » dans une émission mensuelle de radio. Sur la RTBF 1 et 2, en collaboration avec des spécialistes de l’One (offisme de l’enfance et des naissances), Anne anime « Air de Familles »: une émission capsule co-produite par l’ One, suivie par 200.000 foyers chaque semaine. S’ajoute Victoire, en tant que directrice de la publication, dont sa plus grosse difficulté a été de constituer l’équipe. Ses yeux pétillent:

– Tout fonctionne à l’humain, mais l’humain doit apporter du contenu. Je suis une bonne lanceuse, comme pour le choix des rubriques. Je délègue beaucoup, pas pour me débarrasser de certaines tâches, mais bien dans le sens de donner à ceux qui travaillent pour le magazine la certitude que leur responsabilité est totale et donc leurs compétences mises positivement à l’épreuve. Aujourd’hui j’ai plus de plaisir à gérer une équipe de journalistes. Le week-end je deviens la lectrice la plus acharnée de Victoire et je vais très souvent visiter les lieux dont parlent mes journalistes.

Victoire de demain ?

– Un monde entre le Victoire d’aujourd’hui et celui d’il y a trois ans : le changement s’est opéré en douceur, comme un glissement de plaques tectoniques. Depuis septembre 2009, nous avons de nouvelles rubriques « comme chez moi », « city strip », « petite semaine ». Ma crainte : être enfermée dans quelque chose qui marche. Ma volonté: toujours faire évoluer le support, mais uniquement avec du nouveau contenu, pas une évolution de surface. Le magazine Victoire doit être un bel objet, un petit univers en soi.

– J’ai la grande chance d’être née à Bruxelles

et pas dans un champ de maïs texan, c’est un vrai confort mental (rires). C’est une ville un peu complexée, un peu compliquée, plutôt agréable à vivre. Je suis heureuse d’y vivre actuellement.

Une adresse d’Anne :  

WIELS, « une ancienne brasserie dans un bâtiment splendide, pour ma gym culturelle : j’ai énormément de difficultés avec l’art contemporain. Ultra pointu ». Av. Van Volxemlaan 354, 1190 Bruxelles.  

Merci beaucoup Anne et longue vie au magazine Victoire! En kioske, dans Le Soir du week-end.

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