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Hu Tong Ballad(e), Beijing

Folk ballad in the human intimate Beijing : the Hu Tong. Those narrow streets, where you can still find those traditional houses with a closed square courtyard, Siheyuan. The first Hu Tong appeared after the Beijing’s destruction by Genghis Khan. Forbidding almost sad Grey stone maze. But so alive…Strolling where the mood takes me, lanterns a walk smells, following my Beijiner friend, the same folk song in mind. The night. Some frames of « Beijing Bicycle », alternating with lab tops of the local youth in bars. A scooter… Just a walk from the Shichahai lakes. Engraving. 

Ballade folk dans le Beijing humain, intimiste : les Hu Tong. Ces étroites ruelles où l’on peut encore trouvé ces maisons traditionnelles à cour carrée fermée, Siheyuan. Les premiers Hu Tong apparaissent après la destruction de Beijing par Genghis Khan. Dédale de pierre grise, austère presque triste. Mais tellement vivant… Suivre au gré  des envies, des lanternes un chemin des odeurs, suivre mon amie beijiner, les mêmes accords folk en tête. La nuit. Des images de « Beijing Bicycle », alternées altérées par les PC portables de la jeunesse locale qui anime une myriade de petits bars. Un scooter… Juste une balade depuis les lacs Shichahai. Estampes.

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Hyppolite Romain, a gentleman artist and a traveller clown from Paris

I meet the peculiar man that agrees for my interview. « Peculiar » cause I saw him at fashion shows or in street many times and found him intriguing with his ancient long dress of Mandarin : « very useful and bought at the Beijing Thieves Market. And the shawl is a coat, like an ancient toga, the Masai shepherds or the Tibetan monks ». I knew his draws for the Bon Marché advertising : Hyppolite Romain is a precious multi talented artist and the director of Le Jardin d’Acclimatation in Paris. And he also works in fashion for twenty years.

 

Late in the seventies, Hyppolite Romain works as journalist, then quickly draws for Pilote, Libération (very famous newspaper), Sandwich (Libération supplement). For Palace Magazine, he draws every nights, the incredible nights of the Palace (mythic nightclub of the eighties in Paris) for five years. And Anna Piaggi, the icon journalist of Vogue Italy and Vanity Italy commissions him thirty pages every quarter:

– I followed all shows around the world. It was “The Devil wears Prada”. I drew four hundred eighty draws in five days during the Collections.  

  

– Garment, first is a superficiality. I’m not interested buying fashion. I am an artist and live and I wear as an artist. I am a real provocation. It ties up with freedom. I’ve always wanted to keep this freedom. I’ve always been my own sponsor. And I became a clown, I directed, wrote books, cooked. And I’m a complete autodidact.

And a painter:

– I paint as a Chinese calligrapher. I paint like I breath: you paint what you’ve got inside you. I’m human.

Madame Figaro sent Hyppolite Romain in Beijing, thirteen years ago : « It’s a meeting ». He owns an ancient traditional house in those small streets called Hu Tong. The Intimate Beijing I really enjoy. Both forbidding and very alive.

– I dream, I buy furniture, I cook. I live like an old Chinese, like a Mandarin. Without any nostalgia. And I wrote a historical book : « Sur les Traces d’un Jésuite en Chine » ( Following a Jesuit in China).

 

I admire the Chinese superb huge bed of the 12th century. The flat looks like a very refined boudoir.

 

He thinks after the O.J., in Beijing there will be « an economic tsunami » :

– Who will determine the next after-communism dynasty?

This interview was made before the recent events in Tibet.

 

– We live a culture shock, we’ve discovered we were nothing, the U.S., a giant with argyle feet. The twenty first century doesn’t have ideology: we are in a big lottery, there is no rule. We became weak consumers. France is a small cautious and extremely corporatist country: the Sarkozy bling bling, a troubled short man in a too big suit.

– It’s not possible not being engaged. I am one of the rare painters that paints his time exactly like Lautrec, Bruegel. I describe my time.

Hyppolite Romain, the erudite autodidact, found of the 18th century and the 17th century (he recently discovered), is also a « real artisan ». And he compares his relationship with food to love :

– For thirty five years I’ve cooked. I make porcelain for famous Limoge porcelain fabrics (Raynaud). For example: the “Marchioness and Mandarin” set, we use at the tea house of Le Jardin d’Acclimatation. Sometimes it takes fives centuries to some cultures to make a bowl. First it has to be functional and ergonomic: a manufactured product is not a work of art. Everything is definitely not a work of art! No!

The painter created a circus: first “a draw of an ideal circus on a tablecloth”. Then friends (including Karl Lagerfield) lent him locals in Paris and some of them became artists in his circus, like the Financial Manager of Le Nouvel Observateur (formal news magazine) in a position as a “Trainer of Goldfish in Ferociousness” (Dresseur de Poissons Rouges en Férocité). A surrealist title that makes travel. His circus presented sixty unique shows :

– This dream lasted sixteen years.

Today he extends this dream in his small theatre : “Summertime at Richelieu, I make a show : Chinese Tales under the Moon”.

Here the Paris of this real Parisian kid (we call it “Titi parisien”) born in 1947 rue des Martyrs “behind Medrano Circus” that could come from a Poulbot draw:

– Montmarte without la Place du Tertre, where it looks like the paintings of  Maurice Trullot. Le Petit Musée de Montmartre, Le Lapin Agile. Les Quais de la Seine, Palais Royal, l’Ile Saint Louis, la Place des Victoires, le Musée d’Orsay. Cities talk, Paris murmurs, today the intermingling is not here anymore, times change. The Parisian slang like in Michel Audiard‘s movies dialogues, the Parisian accent, a heritage. The Parisian woman: a silhouette, a type.

When I ask me to describe himself with few objects, he takes from his bag a red clown nose, a Tibetan rosary and a metal “in vermeil”:

– Because it’s a sign of civilization. I try to be a honest man like the world citizen of the 18th century. I left the coat of mail to achieve to the embroidered waistcoat.

Thanks Monsieur Romain

www.hippolyte-romain.com

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Hyppolite Romain, artiste clown voyageur et gentilhomme du XVIIIème

Par hasard, je croise le singulier Hyppolite Romain qui accepte de faire cette interview. « Singulier » parce que je l’avais aperçu aux shows et dans la rue à plusieurs reprises, intriguée par sa longue et digne silhouette vêtue d’une robe ancienne de mandarin : « très fonctionnelle, achetée aux Marché aux Voleurs de Pékin, comme le châle utilisé en manteau qui rappelle la toge antique, les bergers Masaï ou encore les moines tibétains ». Je connaissais ses illustrations pour les campagnes du Bon Marché : Hyppolite Romain est un artiste rare, multi-talents et directeur du Jardin d’Acclimatation qui a travaillé pendant vingt ans dans la mode.

 

Fin des années soixante-dix, Hyppolite Romain est journaliste, puis très vite dessine pour Pilote, Libé, Sandwich (le supplément de Libé). Pendant cinq ans pour Palace Magazine, il dessine toutes les nuits, les « Mille et Une Nuits » du mythique club parisien, Le Palace. Anna Piaggi, l’incontournable rédactrice du Vogue Italie et Vanity Italie lui commande trente pages par trimestre:

– J’ai suivi tous les défilés de par le monde. C’était « Le Diable s’habille en Prada ». Je dessinais 480 dessins en cinq jours durant les défilés

  

– Le vêtement est avant tout une futilité. Acheter des modes ne m’intéresse pas. Je suis un artiste, je vis et je m’habille comme un artiste. Je suis une véritable provocation. Ca rejoint la liberté. J’ai toujours voulu garder cette liberté. J’ai toujours été mon propre mécène et je suis devenu clown, j’ai fait de la mise en scène, écrit des livres, cuisiné : je suis tous terrains, un parfait autodidacte.

 

Et un peintre :

– Je peins comme un calligraphe chinois. Je peins directement comme on respire : vous peignez l’intérieur de vous. Je suis humain.

Il y a treize ans, Madame Figaro envoie Hyppolite Romain à Pékin : « C’est une rencontre ». Il y vit moitié du temps dans une ancienne maison traditionnelle dont il est le propriétaire, d’une de ces étroites petites rues typiques, les Hu Tong qui tendent à disparaître. Le Pékin intimiste. J’aime beaucoup ce versant à la fois austère, la pierre est grise, et humain, c’est très vivant.

– Je rêve, j’achète des meubles, je cuisine. Je vis comme un vieux chinois, comme un mandarin. Mais sans nostalgie. Je viens d’écrire un livre historique : « Sur les Traces d’un Jésuite en Chine ».

 

J’admire dans la pièce attenante, un immense et magnifique lit chinois du XIIème siècle. L’appartement oscille entre boudoir et salon des curiosités d’un grand raffinement.

 

Il est convaincu d’un « tsunami économique » après les fameux J.O. :

Qui va déterminer la prochaine dynastie d’après le communisme ?

Note de l’auteur: cette interview a été réalisée bien avant les récents événements au Tibet .

   

– Nous vivons un choc culturel, on a découvert qu’on était rien, l’Amérique, un géant aux pieds d’argile. Le XXIeme siècle n’a plus d’idéologie : on est dans une grande tombola, il n’y a plus de règle. Nous sommes devenus des consommateurs faibles. La France est un petit pays frileux, extrêmement corporatiste : le bling bling de Sarkozy, un petit homme agité dont le costume est trop grand.

– On ne peut pas ne pas être engagé. Je suis un des rares peintres qui peint son temps exactement comme Lautrec, Bruegel. Je raconte mon époque.

Hyppolite Romain, l’autodidacte érudit qui voue une passion pour le XVIIIème siècle et a récemment découvert le XVIIème est aussi un « vrai artisan » qui compare son rapport à la nourriture comme à l’amour  :

 Trente-cinq ans que je cuisine. Je fais de la porcelaine pour de grands porcelainiers de Limoge (Raynaud), dont le service « Marquise et Mandarin » que nous utilisons à la maison de thé du Jardin d’Acclimatation. Pour faire un bon bol, il faut parfois cinq siècles à certaines cultures. Il faut d’abord que ce soit fonctionnel et ergonomique, un objet manufacturé n’est pas une œuvre d’art. Tout n’est pas une œuvre d’art non !

L’artiste a aussi crée un cirque, d’abord « un dessin sur une nappe d’un cirque idéal », puis s’est fait prêter des lieux dans Paris (par entre autres Karl Lagerfield ) et a compté parmi les dix-sept saltimbanques de son cirque, le directeur financier du Nouvel Observateur en « Dresseur de Poissons Rouges en Férocité ». Rien que l’intitulé fait voyager. Le cirque a donné soixante spectacles uniques :

– Un rêve qui a duré seize ans.

Qu’il prolonge aujourd’hui dans son petit théâtre : « L’été à Richelieu, je fais un spectacle : Contes Chinois sous la Lune ».

Voici le Paris incontournable de ce vrai titi parisien, né en 1947 rue des Martyrs « derrière le Cirque Médrano » qui gosse, aurait pu sortir d’un dessin de Poulbot :

– Montmarte sans la Place du Tertre, là où ça ressemble encore aux tableaux de Maurice Trullot. Le Petit Musée de Montmartre, Le Lapin Agile. Les Quais de la Seine, Palais Royal, l’Ile Saint Louis, la Place des Victoires, le Musée d’Orsay. Les villes parlent, Paris murmure, aujourd’hui le brassage n’est plus là, changement d’époque. La gouaille parisienne, comme Michel Audiard, l’accent parigot, un héritage. La parisienne : une silhouette, un genre.

Et lorsque je lui demande de se définir par quelques objets, il sort de son sac un nez rouge de clown, un chapelet tibétain et une timbale « en vermeil » :

– Parce que c’est un signe de civilisation. J’essaye d’être un homme civilisé, un honnête homme qui rejoint le citoyen du monde du XVIIIème siècle. J’ai quitté la côte de maille pour arriver au gilet brodé.

Merci Monsieur Romain

www.hippolyte-romain.com 

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