– Aujourd’hui est tellement excitant, c’est comme ouvrir une page vide.
Rewind. Semaine des collections parisiennes Printemps-Eté 2009, défilé Ivana Helsinki. Dans la pénombre, surprise : un live entraînant électro houss-isant, où une voix puissante tantôt susurre tantôt exprime toute sa force, couleur. Je ne tiens pas sur mon siège, le mix est généreux. L’acheteuse japonaise à côté hallucine, j’assume. La fille coincée dans l’angle droit de l’étroitissime catwalk avec synthé et micro, balance un groove différent. Ai reconnu « La » fille, croisée aux deux derniers shows de Gaspard Yurkievich. Sa muse électro : Dani Siciliano. Un nom à sortir des Soprano ! Trippant.
Play. 15h presque 16, dans le Marais. La discrète porte du « Soleil se lève à l’Ouest » s’ouvre sur la silhouette d’une jeune femme fine souriante, chaussée Gaspard Yurkievitch. La suis fil d’Ariane dans un dédale d’escaliers anciens grosse pierre taille, sous des voûtes basses gothiques, grille en fer forgé (inquiétant), menant (enfin) à une improbable cave, transformée en studios de répétition. Grâce à Benoît, l’hôte passionné de jazz, on oublie facilement le cloisonnement à « mille pieds sous terre », au profit d’une atmosphère sereine de cabine de bateau. Dani pousse la lourde porte-pont levis de la pièce où elle répète avec un jeune et talentueux pianiste qui a joué au Festival de Jazz de Montreux, un ordi à proximité :
– J’adore le Jazz. J’ai découvert le Jazz à la fac, grâce à un ami étudiant avec Marsalis. (S’excuse) Nous en avons encore pour 40 minutes.
J’inspire l’atmosphère studieuse, la répétition d’un album en gestation :
– De vieilles chansons disco interprétées avec juste un piano et une voix.
Je sors mon Ixus.
Lumière du jour vacillante, chaude automnale. Nous marchons vers un café sans hype modeuse comme le souhaite Dani. Rue de Turenne, ça tient de l’exploit non ? Elle est née en Arizona. Marrant, lui prêtais un accent plus londonien. Dani sourit, elle a vécu à Londres pendant onze ans, où elle a travaillé avec Matthew Herbert :
– « Around the House » est le premier des cinq albums que nous avons réalisés ensemble. Nous nous sommes influencés l’un l’autre. Et depuis 2000, j’ai sorti deux albums solos chez K7.
Début des années 90, à San Francisco, Dani est DJ. Elle joue de la Dance music, de l’électronica :
– Du Gogo à la Soul, du Disco à la House music. Il y a toujours un lien. Pas si fou. J’ai environ près de 4000 vinyls. La première fois que j’ai joué, c’était au au Thirty Percent, j’avais 20 ans, c’était génial ! J’apprécie beaucoup mes racines Dance music.
Regard songeur plongé dans son verre de vin. Forward :
– Avec les shows de Gaspard (Yurkievich) en particulier, je peux être avant-gardiste. J’adapte toujours un morceau original pour eux. J’adore travailler avec eux, ça a commencé en 2000, avec Matthew Herbert. Il y a toujours un dialogue entre nous. Gaspard est une de mes meilleurs amis. Naturel feeling et symbiose. Une évidence. Je me sens pleine après un défilé de Gaspard.
Me souviens des chœurs des deux derniers shows de Gaspard Yurkievich (Homme : Printemps-Eté 2009 et Femme : Printemps Eté 2009) :
– Dans mon esprit, quelque chose de vraiment simple et magique.
Fait nuit. Sur le trottoir, parodions les danseurs de claquettes, suis dingue des claquettes façon l’âge d’or du cinéma Hollywoodien. Dani a les vraies chaussures qui claquent. Play. L’avenir, sa musique ?
– Très différent. Je ne sais pas où ça va me mener. J’aime la musique, rien de plus génial que de bosser avec enthousiasme. Joie de vivre. Sur MySpace, j’ai découvert un musicien exceptionnel avec qui je vais faire un album. Je veux… quelle question folle ! Aller de la Pop à l’Expérimental. Et jouer en live, c’est très important.
www.dani-siciliano.com
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