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Virginie Mahé: créatrice de bijoux

– Mes bijoux ne sont pas prétentieux, mais ils te marquent. Tu rentres dans une histoire, un univers un peu fantastique, un peu mystérieux. J’adore les bijoux noirs. Un bijoux sensuel, secret, avec une certaine épaisseur dans le choix des matières. Une certaine élégance.

De faux airs d’Amélie Poulain, en plus espiègle, Virginie est une pétillante autodidacte, influencée par Cocteau. « D’abord repérée » par la marque de bijoux fantaisie Reminescence, puis sélectionnée pour participer à Première Classe : elle signe une collection de bijoux pour la femme chez Cerruti, en 2001.

– Après j’ai bossé pour Agnès b et c’était encore mieux. Elle était fan de mes étoiles, je ne l’ai jamais rencontré.

Depuis 2004, sa marque Virginie Mahé est distribuée chez Franck et Fils, au Bon Marché, Printemps, Galeries Lafayettes et à la boutique Rose Durantin. Prochain RV en Septembre du côté de Bricklane, à Londres.

Boutique Rose Durantin : 27 rue Durantin, 75018 Paris – Métro : Abbesse ou Blanche – Ouvert  mardi : 15-20h, mercredi à dimanche : 12h-20h

 

Retrouvez ma séléction de cinq talentueuses créatrices, rencontrées au salon Bouche à Oreilles

 

Autres articles : INTERVIEWS

 

L’ange Lili Marlène: Esther Perbandt

Petit instant de grâce dans le speed des collections : la vente privée de sacs et d’accessoires d’une styliste berlinoise, Esther Perbandt. J’arrive tard dans le petit appartement, convivial bureau de presse de son agent parisien.  

Une grande brune frangée Louise Brooks me dirige vers la pièce aux sacs blancs, noirs, argents, bijoux, chaînes. Esther, pour moi : Esther-Lili Marlène ! Alors commence une interview totalement improvisée, l’Ange Bleu parle un anglais irrésistible : où pour donner une précision, elle utilise un français impeccable. Ses doigts pianotent sur un verre de vin blanc. J’ai toujours eu un faible pour Berlin, l’expressionnisme allemand, Krafwert, Derrick et Charmant.

– Berlin a changé depuis cinq ans. A Berlin Ouest (encerclé par l’Allemagne de l’Est) nous vivions comme sur une île, ce qui m’a toujours donné cette sensation d’être quelqu’un de spécial. La plupart des berlinois le ressentent aussi. Lorsque le mur est tombé, j’avais quatorze ans, c’était impressionnant. J’y suis allée avec un marteau et j’ai pris des morceaux avec des graffiti. Tellement exceptionnel et étrange. 

Ah Berlin ! Esther-Lili Marlène est une « pure et dure » de Berlin, « avec cette manière particulière que nous avons de parler, un peu brute : slangish Berlin ». La berlinoise connaît bien Paris : en 2001 elle sort diplômée de l’IFM, l’Institut Français de la Mode. Direction le Sud de la France, comme assistante styliste chez le très coloré Chacok : 

– Ca a été un vrai challenge. 

 

Esther aime le noir beaucoup passionnément, le blanc et quelques rares couleurs, comme ce jaune paille très édulcoré. Elle roule des yeux et « saute dans l’eau froide » en créant sa marque en 2003, une première collection de vêtements femme, « plutôt moyen-haut de gamme, quand même avant-garde ».

  

– Mon style : un contraste entre le féminin et le masculin. Drapé fluide, silhouette aux lignes douces. Mais le féminin uniquement : trop ennuyeux. J’ai toujours besoin de casser ça, en empruntant à l’univers masculin : superpositions des hauts, lignes droites. Du cuir et grosses chaînes très rock et viscose, soie et coton. Ca doit être sexy, mais pas « premier degré ». Le « sexy » façon Perbandt : une forte personnalité, beauté différente, un rire de femme.

– Je me décris peut-être.

Plonge un regard songeur dans son verre, à nouveau pimpante :

– Black sheep (Mouton noir), c’était ma collection de cet été, je me suis toujours considérée un peu comme le mouton noir. Tu sais mon père biologique a un gros élevage de moutons. 

– Jardin d’hiver, ma dernière collection (Automne-Hiver 2008-2009) est la meilleure. C’est une respiration, un souffle, la liberté. On m’a beaucoup appelé « Bird ». Il y a des oiseaux partout dans cette collection. Je m’identifie vraiment dans chacune des pièces. Le bon équilibre entre un peu « pointu » et commercial.

 

 

– Je vis, travaille à Berlin et je fais produire mes sacs en Allemagne de l’Est, mais mes clients ne sont pas berlinois. Les allemands n’attachent pas d’importance à ce qu’ils portent. Par contre je vends beaucoup au Japon.

 

Et aussi à : Paris au Musée des Arts décoratifs (les bijoux), Allemagne, Danemark, Italie, Grèce, Suisse et Canada. Pour sa wish list 2008, Esther a coché un agent commercial, un financier, un(e) assistant(e).  

 

 

Et quand l’Ange Lili Marlène-Esther Perbandt est à Paris : 

– J’aime dormir, prendre un verre de vin blanc dans une brasserie pas chère et regarder les gens très attachés à leur apparence et les beaux petits mecs, les garçons français sont petits, c’est vrai non. 

Fou rire commun. Berlin me manque, une certaine rusticité fine. L’ange est passé. Merci Esther ! A suivre à Berlin peut-être…

 

www.estherperbandt.com 

 

Autres articles :

 

Rencontre avec Esther Perbandt dans sa boutique de Mitte, Berlin 

 

INTERVIEWS & DESTINATIONS 

 

Julie Bernardin, la petite amie parisienne de Batman

– J’aime la vitesse, je ne suis pas politiquement correcte ! Je suis rapide et je ne bosse que dans l’urgence. 

Julie Bernardin est une « frénétique, gravissiment manuelle », radioactive créatrice de bijoux, passée par Esmod (un an) et Berçot où: « Tout ce que je faisais été à chier ! ». Coordinatrice de collection chez Isabel Canovas, spécialiste en reproduction d’objets de décoration du XVIII siècle : « assez cosmique ! »…  Et accessoirement potesse de Spiderman qui a eu « le déclic »  il y a trois ans « pour faire des cadeaux », sous  sa griffe 4 Me :

– Le bijoux est une façon de s’exprimer, ça peut-être très direct. Les gens s’adaptent très facilement, une saison et tu les jettes. Je pense que je m’amuse, mais que je n’ai absolument pas de talent.

Suis pas d’accord des mois des années, enfin deux ! Deux ans que je traque la boutique de Super Julie, suite à un interminable brunch au Murano avec La Torche. Tandis que nous vaquions nonchalamment rue de Turennes, l’œil vif : je tombai sur une miniature du genre « Chéri j’ai rétréci Batman en pendentif Barbie» prisonnier de chaînes et de strass, en bijou de sac breloque bling chic ! J’adore, j’adore, j’adore ! La Torche veut me l’offrir, j’hésite trop grand Batmini pour mon seuil de fantaisie. Ellipse, un temps plus tard et l’absolue certitude: je veux bijou Batman, « l’objet du désir » selon Super Julie. La répétition: après le classique rituel du brunch dominical devant la cheminée star, moelleusement lovée dans l’over sized canapé cuir blanc sanctuaire du fameux lieu. Cette fois avec La Chose, je retourne la rue de Turenne sans dessus dessous : rien, la boutique avait dis-pa-ru ! Tout bonnement. Et mon bijou avec ! Joker sûrement ! Deux ans passent et Super Julie réapparait sur Iqons. Boutique, désormais parée d’une devanture écrin noir, où même fermée, mon flair d’X-men mis en déroute ne s’y trompera plus ! Ben oui même nous les super héros on s’trompe parfois ! Enfin rarement ! 

– J’adore les breloques, j’en mets partout ! Grâce à Vanessa Zochetti (rédactrice du Elle.fr), je les porte aussi sur chaîne. J’adore travailler avec des chaînes. J’achète des bouts de bidules partout, beaucoup aux States, dans les magasins d’ustensiles de cuisine, moules à gâteaux. Beaucoup de trucs des années 50-70.

Mon œil mega bionic ausculte les sublimes boucles rousses de glam Barbie cowgirl qui tient la pose vintage en mini short jeans et tiags rouges sur une étagère. Des flashs de « L’Inspecteur Harry » à Vegas, dans les 70’s. Il y a aussi ces espagnolades sur d’autres étagères, Super Julie aime les objets kitsch qu’elle transforme en collectors.Les bijoux 40-50’s qu’elle chine aux States et « remonte » pour en faire ses bijoux :

 J’adore Rita Hayworth, Fred Astair, Capra… grosse influence des années 50. Je suis très conceptuelle. J’aime que ce soit représentatif. Il faut toujours qu’il se passe quelque chose : raconter une histoire comme un numéro du Crazy Horse. Tous mes modèles ont un nom, c’est un impératif. Les petits chiens sont dans : « My Best friends » parce qu’ils sont là quand on en a besoin.


  

Parmi les premières personnes à avoir vu ses bijoux, devinez qui? Deux éminents membres de la congrégation des Maverick : Gaspard Yurkievich (encore lui, je sais je sais !) et André qui les a présenté dans son Black Block au Palais de Tokyo.

 

– Je pense qu’il y a des gens qui ont l’œil ou pas. J’ai été élevée dans le culte de ce qui était beau et bien, les principes de base du Crazy Horse : il fallait que ça roule ! Le détail est très important pour moi.

 

Oui petit détail, Super Julie est la petite fille d’Alain Bernardin, le créateur du Crazy Horse : 

 

– Très difficile d’être toi ! Je suis très timide : j’écoute trop, j’ai besoin d’être rassurée. C’est l’année du rat, une année importante pour moi ! Je ne suis pas zen ! 

Dans un grand éclat de rire ! Qu’a cela ne tienne moi non plus, mayday Maître Carradine pour un coaching intensif ! Largué le mode super pouvoirs, j’ai semé Joker :

– J’adore la musique, je suis toujours allée aux concerts. Je suis une frénétique de Fleetwood Mac, Prince, « Sympathy for the Devil » des Stones… des seventies. J’aurai voulu bosser dans la musique. L’univers de mes bijoux plait beaucoup aux DJ (Michael Canitro) et rappeurs. Je vends beaucoup à des people: Rolling Stones, les Guetta, Audrey Tautou, Olivier Assayag…  

 

 

Ses bijoux faits mains, quatre à dix exemplaires maximum, sont distribués au Bon Marché qui « adore » (un modèle en exclu cet hiver), aux Galeries Lafayettes (corner créateurs, l’été dernier) et dans une trentaine de boutiques, plutôt concept stores (oups!) de part ce vaste monde : Grande Bretagne, Italie, Allemagne, Japon, Taïwan, New York et même Chicago, par la boîte de Jeff Mills, oui le Dj… Hé Super Julie, si on se téléportait loin ailleurs ?

 

– Je suis toujours malade en voyage. Le matelas blanc en plastique aux Seychelles : faut pas déconner ! Rédibitoire. J’adore les Caraïbes, je me sens chez moi, les States, l’Italie et toujours pas le Japon. 

 

Mon œil mega bionic a décrypté l’amour du grand Ouest home sweet home Arizona :

 

– Je suis née à L.A. Je suis une frénétique de tout ce qui est pur et dur, des indiens Navarro et de Tony Hillerman (auteur culte pour moi aussi). J’adore ce qui est aride. Le Grand Canyon, Las Vegas où l’on trouve les meilleurs antiquaires…les lampes du Ceasar Palace. Et près de Vegas, une réserve où je me ressource. J’ai adoré Kauai (Hawaii), à la fois le côté ricain et bout du monde : beaucoup de trucs vintage.

 

Et Paris, dernier trend du Maverick international ? 

 

– Je suis l’archétype de la parisienne. Tout ce que j’aime n’existe plus. Paris n’est plus du tout une ville de nuit, il n’y a même plus de boulangerie de nuit ! J’ai des difficultés à voir que les choses bougent. J’aime les choses qui restent.

 

Les adresses parisiennes de Julie :

– Un dîner « Burger et Château Carbonieux » au Hilton Arc de Triomphe : www.arcdetriompheparis.hilton.com 

– Fruits de mer au « désuet, drôle et totalement absurde », Océan Paris Bar : 5, Place Parmentier, 92200 Neuilly-Sur-Seine  –  Tel : 01 47 22 92 05

– Une brasserie, Le Stella :133 avenue Victor Hugo, 75116 Paris 

–  Tel : 01 56 90 56 00 – Des lieux, quartier : la place de l’Alma, le parc Monceau, le 17eme Arrondissement Joker a refait surface et pas l’envie de retourner en mode supersonic. Et déjà la rencontre touche à sa fin : 

– C’est un moment, un pola. Mon grand-père prenait beaucoup de polas. C’est un plaisir quand les gens aiment, c’est qu’ils sont comme moi… des gens qui ont envie de se démarquer. Il faut que ton œil soit heureux. Ce qui me fait le plus rire, c’est créer ! J’adore faire des pièces uniques, comme les coiffes de mariage. 

J’acquiesce réajuste mon loup or, gainée dans mon attirail cuir noir de super héroïne, mes glitters baskets fraîchement lacée des bijoux chaînes strassées 4 Me, je cours vole vitesse krytonique sauver le monde, tout en style et propulsion ! Attention méchant s’abstenir! Let me introduce myself : suis la petite dernière, l’exotique efficace mélange des clans Batman, Spiderman et X-men, family business. A bientôt Super Top Julie!

www.juliebernardin.com

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