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Julie Bernardin, la petite amie parisienne de Batman

– J’aime la vitesse, je ne suis pas politiquement correcte ! Je suis rapide et je ne bosse que dans l’urgence. 

Julie Bernardin est une « frénétique, gravissiment manuelle », radioactive créatrice de bijoux, passée par Esmod (un an) et Berçot où: « Tout ce que je faisais été à chier ! ». Coordinatrice de collection chez Isabel Canovas, spécialiste en reproduction d’objets de décoration du XVIII siècle : « assez cosmique ! »…  Et accessoirement potesse de Spiderman qui a eu « le déclic »  il y a trois ans « pour faire des cadeaux », sous  sa griffe 4 Me :

– Le bijoux est une façon de s’exprimer, ça peut-être très direct. Les gens s’adaptent très facilement, une saison et tu les jettes. Je pense que je m’amuse, mais que je n’ai absolument pas de talent.

Suis pas d’accord des mois des années, enfin deux ! Deux ans que je traque la boutique de Super Julie, suite à un interminable brunch au Murano avec La Torche. Tandis que nous vaquions nonchalamment rue de Turennes, l’œil vif : je tombai sur une miniature du genre « Chéri j’ai rétréci Batman en pendentif Barbie» prisonnier de chaînes et de strass, en bijou de sac breloque bling chic ! J’adore, j’adore, j’adore ! La Torche veut me l’offrir, j’hésite trop grand Batmini pour mon seuil de fantaisie. Ellipse, un temps plus tard et l’absolue certitude: je veux bijou Batman, « l’objet du désir » selon Super Julie. La répétition: après le classique rituel du brunch dominical devant la cheminée star, moelleusement lovée dans l’over sized canapé cuir blanc sanctuaire du fameux lieu. Cette fois avec La Chose, je retourne la rue de Turenne sans dessus dessous : rien, la boutique avait dis-pa-ru ! Tout bonnement. Et mon bijou avec ! Joker sûrement ! Deux ans passent et Super Julie réapparait sur Iqons. Boutique, désormais parée d’une devanture écrin noir, où même fermée, mon flair d’X-men mis en déroute ne s’y trompera plus ! Ben oui même nous les super héros on s’trompe parfois ! Enfin rarement ! 

– J’adore les breloques, j’en mets partout ! Grâce à Vanessa Zochetti (rédactrice du Elle.fr), je les porte aussi sur chaîne. J’adore travailler avec des chaînes. J’achète des bouts de bidules partout, beaucoup aux States, dans les magasins d’ustensiles de cuisine, moules à gâteaux. Beaucoup de trucs des années 50-70.

Mon œil mega bionic ausculte les sublimes boucles rousses de glam Barbie cowgirl qui tient la pose vintage en mini short jeans et tiags rouges sur une étagère. Des flashs de « L’Inspecteur Harry » à Vegas, dans les 70’s. Il y a aussi ces espagnolades sur d’autres étagères, Super Julie aime les objets kitsch qu’elle transforme en collectors.Les bijoux 40-50’s qu’elle chine aux States et « remonte » pour en faire ses bijoux :

 J’adore Rita Hayworth, Fred Astair, Capra… grosse influence des années 50. Je suis très conceptuelle. J’aime que ce soit représentatif. Il faut toujours qu’il se passe quelque chose : raconter une histoire comme un numéro du Crazy Horse. Tous mes modèles ont un nom, c’est un impératif. Les petits chiens sont dans : « My Best friends » parce qu’ils sont là quand on en a besoin.


  

Parmi les premières personnes à avoir vu ses bijoux, devinez qui? Deux éminents membres de la congrégation des Maverick : Gaspard Yurkievich (encore lui, je sais je sais !) et André qui les a présenté dans son Black Block au Palais de Tokyo.

 

– Je pense qu’il y a des gens qui ont l’œil ou pas. J’ai été élevée dans le culte de ce qui était beau et bien, les principes de base du Crazy Horse : il fallait que ça roule ! Le détail est très important pour moi.

 

Oui petit détail, Super Julie est la petite fille d’Alain Bernardin, le créateur du Crazy Horse : 

 

– Très difficile d’être toi ! Je suis très timide : j’écoute trop, j’ai besoin d’être rassurée. C’est l’année du rat, une année importante pour moi ! Je ne suis pas zen ! 

Dans un grand éclat de rire ! Qu’a cela ne tienne moi non plus, mayday Maître Carradine pour un coaching intensif ! Largué le mode super pouvoirs, j’ai semé Joker :

– J’adore la musique, je suis toujours allée aux concerts. Je suis une frénétique de Fleetwood Mac, Prince, « Sympathy for the Devil » des Stones… des seventies. J’aurai voulu bosser dans la musique. L’univers de mes bijoux plait beaucoup aux DJ (Michael Canitro) et rappeurs. Je vends beaucoup à des people: Rolling Stones, les Guetta, Audrey Tautou, Olivier Assayag…  

 

 

Ses bijoux faits mains, quatre à dix exemplaires maximum, sont distribués au Bon Marché qui « adore » (un modèle en exclu cet hiver), aux Galeries Lafayettes (corner créateurs, l’été dernier) et dans une trentaine de boutiques, plutôt concept stores (oups!) de part ce vaste monde : Grande Bretagne, Italie, Allemagne, Japon, Taïwan, New York et même Chicago, par la boîte de Jeff Mills, oui le Dj… Hé Super Julie, si on se téléportait loin ailleurs ?

 

– Je suis toujours malade en voyage. Le matelas blanc en plastique aux Seychelles : faut pas déconner ! Rédibitoire. J’adore les Caraïbes, je me sens chez moi, les States, l’Italie et toujours pas le Japon. 

 

Mon œil mega bionic a décrypté l’amour du grand Ouest home sweet home Arizona :

 

– Je suis née à L.A. Je suis une frénétique de tout ce qui est pur et dur, des indiens Navarro et de Tony Hillerman (auteur culte pour moi aussi). J’adore ce qui est aride. Le Grand Canyon, Las Vegas où l’on trouve les meilleurs antiquaires…les lampes du Ceasar Palace. Et près de Vegas, une réserve où je me ressource. J’ai adoré Kauai (Hawaii), à la fois le côté ricain et bout du monde : beaucoup de trucs vintage.

 

Et Paris, dernier trend du Maverick international ? 

 

– Je suis l’archétype de la parisienne. Tout ce que j’aime n’existe plus. Paris n’est plus du tout une ville de nuit, il n’y a même plus de boulangerie de nuit ! J’ai des difficultés à voir que les choses bougent. J’aime les choses qui restent.

 

Les adresses parisiennes de Julie :

– Un dîner « Burger et Château Carbonieux » au Hilton Arc de Triomphe : www.arcdetriompheparis.hilton.com 

– Fruits de mer au « désuet, drôle et totalement absurde », Océan Paris Bar : 5, Place Parmentier, 92200 Neuilly-Sur-Seine  –  Tel : 01 47 22 92 05

– Une brasserie, Le Stella :133 avenue Victor Hugo, 75116 Paris 

–  Tel : 01 56 90 56 00 – Des lieux, quartier : la place de l’Alma, le parc Monceau, le 17eme Arrondissement Joker a refait surface et pas l’envie de retourner en mode supersonic. Et déjà la rencontre touche à sa fin : 

– C’est un moment, un pola. Mon grand-père prenait beaucoup de polas. C’est un plaisir quand les gens aiment, c’est qu’ils sont comme moi… des gens qui ont envie de se démarquer. Il faut que ton œil soit heureux. Ce qui me fait le plus rire, c’est créer ! J’adore faire des pièces uniques, comme les coiffes de mariage. 

J’acquiesce réajuste mon loup or, gainée dans mon attirail cuir noir de super héroïne, mes glitters baskets fraîchement lacée des bijoux chaînes strassées 4 Me, je cours vole vitesse krytonique sauver le monde, tout en style et propulsion ! Attention méchant s’abstenir! Let me introduce myself : suis la petite dernière, l’exotique efficace mélange des clans Batman, Spiderman et X-men, family business. A bientôt Super Top Julie!

www.juliebernardin.com

Autres articles : INTERVIEWS

 

 

La mode selon Gaspard Yurkievich

Paris, dans les dix heures et quelques douces grisailles, j’aime pas tous les matins du monde. Le Marais semi désert s’éveille lentement, comme le rituel d’une vieille dame digne excentrique et rangée. L’on y fait des rencontres, besoin de me mettre en marche. L’Ipod guerrier, un vieux Blondie « Atomic » western, suis accro.

Impression de blancheur écaillée jusqu’au ciel blanc étouffé, le genre de luminosité vide, cour pavée ondulante, murs ni droits ni rectilignes, d’un décor expressionniste allemand où les perspectives se défilent dans tous les sens. Petite porte en bois brut, large escalier, le vernis noir et épais qui tranche avec de petites lettres blanches, j’y suis je sonne : Gaspard Yurkievich.

Show room blanc dépouillé un néon message devant un néon éclairage, ambiance studieuse dans la pièce voisine où s’affaire l’état major. Quelques snapshots, géométrie de couleurs sur chaussettes noires, des portants, la collection homme présentée la semaine précédente. De l’ensemble émane une idée de rigueur ponctuée d’une fantaisie maîtrisée. Gaspard, simple, arrive avec Virginie, son attachée de presse, on s’assoie. 

– Berçot, c’est un peu comme une psychothérapie, un peu comme l’Actor Studio. 

Des études au Studio Berçot, une expérience chez Colonna et avant le tremplin du festival de Hyères, l’« étape » d’assistant défilés au bureau de presse d’Isabelle Roch : 

– J’avais besoin de me désinhiber. 

Sourire et d’ajouter l’œil espiègle:

– Enfant, j’avais un monde intérieur très développé, je ne m’ennuyais jamais, je dessinais. J’adorai chanter et danser, la musique. Flash total sur Diana Ross, il y a deux ans. On adore la danse, le corps. Une idée unique du corps, ça c’est flippant. J’habille mes amis qui pratiquent nos vêtements. On est hyper critique vis-à-vis de nous-même. 

Pas pu m’empêcher de lui dire combien j’aimais depuis les débuts ses chaussures : 

– Merci. La chaussure pour moi, c’est hyper facile.  

Tandis que ses mains pianotent parmi les quelques paires de la prochaine collection Femme (une exclu spéciale pour vous!), Gaspard décrit son approche de la mode « à la fois super parisienne et assez contemporaine »  : 

– On y est allé naïf et complètement libre. Imposer un langage, une identité. Créer un sens entre l’esprit et le corps : redéfinir le cliché de la mode, un lien entre l’establishment et le traditionnel. Notre marque tient sur une philosophie : le vêtement est le compagnon du jour. L’approche est de plus en plus élaborée. C’est sexy mais c’est un vrai vêtement. La première collection Homme est née des fondations de la collection Femme. Mais toutes les collections existent par elles-mêmes.

De façon naturelle, depuis l’enfance, Gaspard conjugue l’Art Contemporain avec plaisir, d’où ses collaborations avec différents artistes, dont Edouard Levé et l’architecte Didier Faustino pour certains de ses shows : 

– C’est un peu la récrée, je suis comme un directeur artistique sur un défilé : un casting de visions, comme des clés données aux gens. On vit un moment très très fort. Je fonctionne complètement à l’affect. 

Je pense à ce fameux dessert pour le « mythique » Café de La Paix : 

– On adore la nourriture, l’idée de générosité. On voulait que ce soit sexy et gourmand : avec une fève dans un écrin. Au début, j’avais imaginé un gâteau forêt noir puissant, écrasé par une chaussure pour une expo organisée par un magazine japonais. C’est drôle! 

Ai changé de place, besoin d’angles différents, du fameux « mécanisme créatif » dont me parle Gaspard de plus en plus prolixe. Pour la prochaine collection Femme, il s’est inspiré d’un livre introuvable en France, Pierre Berger et Karl Lagerfeld s’opposeraient à sa sortie : « Beautiful Fall » d’Alicia Drake. J’aime le principe de l’interdit !

– L’histoire d’Yves Saint Laurent, Lagerfeld, Antonio Lopez. Les années 70 : comment les gens s’habillaient, c’est pas du tout intéressant. C’est plus l’esprit couture, les égéries, Loulou de La Falaise : prendre leur énergie, le phantasme de cette époque. La transmission entre la couture et le prêt-à-porter.

De ses nombreux voyages pour le travail, Gaspard retient « l’influence d’énergie, pas le folklorique » :

– Il y a un dialogue. J’aime beaucoup la culture américaine. Les Etats-Unis recyclent beaucoup, le vintage. En rejoignant le Crazy Horse à Las Vegas, on a dû passer une journée à Detroit, où on a trouvé une excellente boutique vintage et découvert l’expo d’Anthony McCall. 

Et lorsque Gaspard, l’ultra parisien est à Paris : 

– Je vis Rive Gauche et je travaille Rive Droite.

Je quitte le show room, avec cette phrase de Gaspard en tête: 

– J’adore la mode, ce sont des propositions, c’est comme un dialogue. 

Alors Gaspard merci pour ce joli dialogue! 

Ses adresses :

– Une suite dans un hôtel particulier : aux interrupteurs designés par Gaspard himself, avec les silhouhettes de danseuses du Crazy Horse… so chic ! L’Hotel Particulier de Montmartre : www.hotel-particulier-montmartre.com/wordpress/ 

– Un restaurant fusion frenchy nihon : « le chef japonais cuisine de la gastronomie française » Les Cartes Postales : 7 rue Gomboust, 75001 Paris – Tel : + 33 (0) 1 42 61 02 93 – Une curiosité « Artscience » : « centre d’Art Contemporain » Le Laboratoire :  www.lelaboratoire.org 

– Une architecture : Beaubourg « bien sûr »   www.centrepompidou.fr/   

« Paris nostalgique » : Le Crazy Horse   www.lecrazyhorseparis.com 

www.gaspardyurkievich.com

 

Autre articles :

Gaspard Yurkievich: Défilé Homme Eté 2009, Backstage

Paris Collections Femme Automne-Hiver 2008: Gaspard Yurkievich

INTERVIEWS  

 

  

Mon it hôtel 2007

“Maybe you can drive my car, yes I’m gonna be a star!”: a rock star please! Yes, à mes heures perdues, j’intègre la panoplie glam rock : taxi ! Je file dans le quartier arty bohème de Toronto. Je passe l’entrée d’un cinéma sorti de Starsky et Hutch et je croise Beck (si si!) dans le hall du Drake Hotel. Je viens de tirer mon portrait dans le Photomaton old school vaguement 70’s qui trône dans l’entrée. Tandis qu’on me déleste de mes bagages, je précise : chambre… Trop de stars ici : j’attrappe la poignée du coupé Mercedes noir qui m’attend devant l’entrée, j’ai laissé le vélib à Beck !

Une déco chaude et pas design-euse, huit chambres, des bars, salle de concert, restaus, une terrasse comme à Formentera baby ! Deux heures plus tard plus une expo photo au Musée d’Art moderne, de nouveau amis parce que Toronto est très friendly et un quart d’heure de stiletto conversation à talons rompus avec la très stylée réceptionniste qui adore mon parfum. Moi aussi. Je rentre dans ma chambres où mes valises m’attendent, bercées par mon dodo doudou: ô la jolie peluche verte à Jacquars Burlington d’un artiste pas connu à acheter si je veux, parce que je le v(e)aux bien !

Je zappe entre l’écran plat de l’ordi, the Drake TV, so exclusive, le DVD et le CD player qui joue « A Bohemian Like You » des Dandy Warhols. Une note me souhaite la bienvenue, je m’écroule avec mes Wayfarer sur un dernier bouquin de l’internationale underground, recommandé spécialement à mon intention, par the Drake team : thanks guys ! Une sélection de magazines et de cours de yoga, pour le précieux objet d’attention que je suis ! Tellement je m’aime !

Le téléphone sonne s’impatiente, je sors de ma cabine douche vitrée parfumée Aveda, avec vue sur mon queen size bed, mini chambre conviviale. J’enfile un trois fois rien à la Hedi Slimane, accessoirisé grungy – tribute to Seattle, me mire une ultime fois et je cheese « Nice People » (le dessin animé pour enfants, façon Telebuppies, no comment) dans le Lounge. On m’attend au restau avec grand écran plat sur rideau de velours pour une projection pas privée du tout ou lecture de poèmes ! Dommage, faut que je speede découvrir Toronto et le quartier, des galeries, shopping. Je me glisse à nouveau dans le coupé noir racé, « it » bag voletant.

Je reviens tard, l’ambiance bat son plein sur la terrasse sainte ibizienne sous moins plusieurs degrés, j’aime la musique ! La nightittude plus un quinqua almodovarien transgender, se prélassent en Pokahontas shoes, ambiance bon enfant. C’est cool, ma main lascive flirte avec le papier peint, j’arpente nonchalamment l’exigu couloir digne d’une cover d’album. Rock bien sûre. Action ! Et là je recroise Beck, décidément ! Echange complice de sourires. Alors dans l’aube naissante, je roll incognito sur mon lit : enfin je ferme mes yeux comblés subjugués d’une si sexy journée dans un si sexy hôtel, avec une si sexy girl, moi ! Yeah you can drive my car, yes I’m a rock star baby! Next time, I could be a movie star, couldn’t I ?

www.theblakehotel.ca 

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