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Fantastic Meeting with Rem Koolhaas @ Taschen

Last tuesday @ Taschen Bruxelles : 

Rem Koolhaas was signing copies of “Project Japan, Metabolism Talks…” written with Hans Ulrich Obrist (between 2005 and 2011) and edited by Kayoko Ota. The Dutch famous architecte who’s won several international awards including the Pritzker Architecture Prize in 2000, came with James Westcott. He contributes to the book as a writer (picture 5) and will participate to this improbable interview!

Among many emblematic works of Rem Koolhaas, the headquaters of CCTV in Beijing and Casa da Musica in Porto, which is my favourite!  A crazy shaped building with perspectives of German Expressionnist movies : “with a low floor space and less impact on the environment” (Rem Koolhaas). I really enjoyed discovering each spaces, going from one surprise to the next. Like a succession of decors both playful, aesthetical, convenient and unconventional.

No surprise : Rem Koolhaas studied scriptwriting before studying architecture. He wrote an unproduced script for Russ Meyer, the filmmaker of “Faster Pussycat Kill Kill” (the master of  B- movies is today a cult director)! In 1975, Rem Koolhaas founded OMA together with Elia and Zoe Zenghelis and Madelon Vriesendorp. Then he had a student called Zaha Hadid… Quiet on the set!

– Why a book about the Japanese architecture?

Rem Koolhaas answers in French :

Today there is no more Dutch, or French or American architecture. Except in Japan, there’s always been a Japanese architecture. It is the last nation with an influent architecture. The Japanese architects have a more sophisticated link to the past. Which is both a weight and a gift.

– What is the Japanese movement Metabolism?

–  For Metabolism, the architecture is a phenomenon almost organic, constantly changing. In 1960, there was an optimism about the role of technology. Those architects created an architectural vocabulary. In the book, the interviews review all context of this Japanese architectural movement and the role of the Japanese  bureaucracy at the launch of this movement. It’s really a human book. We interviewed the surviving members of Metabolism, together with their mentors, collaborators, rivals, critics, protégés,  the architects widows and families.

– Is the book a task of remembrance?

– Yes, it’s about transmission. It is a cultural document representing a moment before the market be the dominent force.

Rem Koolhaas shows me the book spine, with a multicoloured stripe design. Each one of these colours corresponds to one complete section of the book. Really helpful – I was about to write “to navigate”! lol!

– Today  architect has to be more than an architect?

– Architect has always had to be more than architect. Architect-businessman, or architecte-sociologist, or architect-writer…

MANY THANKS TO Rem Koolhaas, James Westcott and Taschen.

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INTERVIEWS  

Rencontre avec Rem Koolhaas chez Taschen

Rem Koolhaas était en signature à Taschen Bruxelles 

mardi dernier (ma semaine de “rencontre avec les grands”), pour la sortie de son livre “Project Japan, Metabolism Talks…” écrit avec Hans Ulrich Obrist et édité par Kayoko Ota. Le célibrissime architecte hollandais qui reçu le prix Pritzker en 2000 (entre autres),  était accompagné d’un des auteurs du livre, James Westcott (photo 5) qui participera aussi à cette improbable interview!

Parmi les réalisations emblématiques de Rem Koolhaas : la tour CCTV à Beijing et Casa da Musica à Porto, la giffle! Un bâtiment fou aux perspectives qui rappellent les films expressionnistes allemands, “avec une petite occupation au sol et qui ne soit pas trop lourd pour l’environnement” (Rem Koolhaas). J’ai eu un réel enthousiasme à passer d’une pièce à l’autre, de surprise en surprise, comme dans une succession de décors de à la fois ludiques, esthétiques, pratiques et complètement barrés. 

Rien d’étonnant : Rem Koolhaas a suivit des études de scénariste, avant celles d’architecture. Il a même écrit un script pour Russ Meyer, le réalisateur de “Faster Pussycat Kill Kill” (maître de la série B, devenu réalisateur culte)! En 1975, Rem Koolhaas créée OMA avec des partenaires; il a pour étudiante une certaine Zaha Hadid… Silence ça  tourne.

– Pourquoi  un livre sur l’architecture japonaise? 

Rem Koolhaas répond en français :

– Il n’y a plus d’achitecture hollandaise, française, américaine etc… Sauf au Japon, où il existe toujours une architecture japonaise. C’est la dernière nation avec une architecture qui a de l’influence. Les architectes japonais ont un lien plus sophistiqué avec le passé. Ce qui est à la fois un poids et un don.

– En quoi consiste le mouvement japonais, le Métabolisme?

–  Selon le Métabolisme, l’architecture est un phénomène presque organique, en perpétuel mouvement. Ce mouvement remonte à 1960 : il y avait un optimisme sur le rôle de la technologie. Ces architectes ont créé un vocabulaire architectural. Le livre par des interviews, retrace tout le contexte de ce mouvement architectural japonais et le rôle de l’état japonais dans le lancement de ce mouvement. C’est aussi un livre sur l’humain. On a interviewé les veuves des architectes, dont la veuve de Kenzo Tange qui est mort en 2005. 

– C’est un travail de mémoire?

– Oui, de transmission : ce livre est un document culturel. Il présente un moment dans l’architecture, avant que le marché ne devienne la force dominante. C’est un livre de référence pour le public.

Rem Koolhaas me montre la tranche du livre, aux rayures multicolores. Chaque couleur correspond à une section (il y en a 9), ce qui permet de se repérer (j’allais écrire “naviguer”! lol) plus aisément.  

– Aujourd’hui, l’architecte doit être plus qu’un architecte?

– Les architectes ont toujours dû être plus que des architectes. Soit architecte-businessman, soit architecte-sociologue etc…

MERCI Rem Koolhaas, James Westcott et Taschen.

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INTERVIEWS

Rencontre avec Gilbert & George à BOZAR, Bruxelles

11h35, l’effervescence: Gilbert & George,

deux blockbusters de l’art contemporain exposent “Jack Freak Pictures”  à BOZAR. Musée pointu aux programmations éclectiques et fouillées. Rituel involontaire, j’arrive en retard. Dans le vaste hall, des journalistes glissent d’un tableaux à l‘autre. Le directeur général de Bozar, Paul Dujardin, répond à une télé. Et Gilbert & George? Au centre de la pièce innondée de lumière, assis sur un banc, l’impavide tandem s’offre au jeu des questions réponses. Coup d’œil aux œuvres, j’avance vers les flegmatiques gentlemen. J’écoute. Très vite les invitent à prendre la pause devant une œuvre, de fil en aiguille: magnéto George! & Gilbert!

– L’art contemporain? Aujourd’hui: tout le monde aime l’art contemporain!

G & G: Oui on en trouve même dans les salons de coiffure! Nous ne suivons pas l’art contemporain. Nous n’appartenons à aucun mouvement. Nous sommes un artiste. Deux personnes, un artiste.

– Ca fonctionne comment côté procédé créatif?

G & G: C’est un système magique (sourires). Schizophrène. Pour être artiste, il faut d’abord croire que l’on est artiste. Il faut en être convaincu.

– De la provocation?

G & G: Oui sans provocation, l’art est totaalement ennuyeux. Il faut aussi que l’œuvre reste accessible.

 – Ca signifie quoi être un artiste connu? Félicitations pour votre longévité, souvent les artistes se séparent après avoir eu du succès…

G & G (interdits): Non, non. Nous sommes un artiste. On n’a pas besoin de grand chose. On prend notre petit déjeuner dans l’endroit le moins cher de la planète (sourires) et on passse le reste du temps à l’atelier.

– Vous considérez-vous comme un artiste britannique ?

G & G: Non! George est britannique. Gilbert est originaire des Dolomiti. Vous connaissez Spitafield? On vit là, parmi des gens qui viennent de partout dans le monde, une multitudes de nationalités différentes.

– L’Inspiration?

G & G: Close your eyes, look inside.

Déjà les aristocratiques et accessibles Gilbert & George sont happés par d’autres journalistes, vers d‘autres espaces. L’immense première salle s’est vidée en un battement de cil. J’en profite pour visiter l’expo seule: ALLEZ-Y! Pour les infos pratiques sur l’expo “Jack Freak Pictures” à BOZAR, du 29/10/10 au 23/01/11, cliquez ici.

Merci à Gilbert & George!
 
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