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Wong Kar Wai Team: who are you Miss Candy Law?

Welcome back in HK Baby!

– I’ve worked very hard on this film: he’s full sense of humor, he’s a funny guy.

He, Wong Kar Waithis movie: “2046” (2004), before My Blueberry Nights (2007). And the shy young lady is Candy Law, a great fashion make-up artist and make-up consultant. She also works with the brillant filmmaker (I’ve been a big fan since my Movies studies at university) and his production company Jet Tone Films.

– Due to the pro-longed production schedule, the previous make-up artist had to go due to other commitment.  Then the “2046”Art Director, William Cheung, gave me this great opportunity. The challenge: he asked me to make a basic look and it was a huge challenge, as you know the simpler the harder. Plus I worked alone with all the famous actors like Tony Leung, Chang Chen, Dong Jan and actresses like Gong Li, Faye Wong, Carina Lau. I wanted to cooperate and finished as scheduled. 

– Working for cinema: you have to spend long hours on the job. Especially Wong wanted everything to be perfect, that was pressure on its own, and there is no tolerance for error on the sense. You have to be under control: it’s very grueling physically!

In the IFC’s Starbuck, finance people around us and Candy looks like a Tim Burton’s character, dark, a bit gothic and full of sense of humor and lovely contradictions:

– Why did I name my dog, Muffin? Cause I don’t like muffins. I love wicked idea. I can be very extreme in my make-up. Just like I love books, but I don’t read into them, I look at the pictures because I don’t want to get too involved.     

At 24 years old, she goes to Sydney to meet her dad and study in a make-up school for movies and stage and ballet dancing. Two years later in 1999, she’s back in Hong Kong and starts to work for fashion editorials and ad campaigns:

– I have never thought about going outside of my country. I’m a very traditional Chinese woman: family is the most important thing. I know marriage is difficult. I always worried about the future.

The future?

– Alone without friend (a big laugh). No, I really enjoy going out with a few close friends (last for ever), staying at home with Muffin, my dog and my very wise 86 years old grandma. She calms me because she is the closest person to me at heart. I talk to people when I want to.  

Thanks a lot Candy!

 

Bonus tracks: leaving Candy, I meet those two unbelievable “guys” made in Hong Kong and coming from the comics planet.

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Wong Kar Wai réseau: qui êtes vous Mademoiselle Candy Law?

Bienvenue de retour à Hong Kong Baby !

– J’ai travaillé très dur sur ce film: il a beaucoup d’humour, c’est un type amusant.

il : Wong Kar Waice film : “2046” (2004), avant My Blueberry Nights (2007). la jeune femme timide: l’excellente maquilleuse de mode et consultante pour de prestigieuses marques de maquillage qui travaille aussi avec le talentueux réalisateur  (suis fan depuis mes études de cinéma) et sa maison de production, Jet Tone Films.

– En raison d’une prolongation de la production, la précédente maquilleuse a dû partir, elle avait d’autres engagements. Alors William Cheung, le directeur artistique de “2046”, m’a donné ma chance. Le test : il m’a demandé de faire un look simple. C’était un énorme challenge quand on sait combien le plus simple est souvent le plus difficile ! D’autant que j’ai travaillé seule avec des acteurs célèbres comme Tony Leung et Gong Li. Je voulais faire de mon mieux et finir dans les temps.

– Au cinéma: tu es bloquée de longues heures sur le travail. En particulier avec Wong Kar Wai qui voulait que tout soit parfait. C’était une énorme pression, où tu n’as absolument pas droit à l’erreur. Tu dois être en maîtrise parfaite : c’est très éprouvant physiquement !Je pouvais fumer deux paquets de cigarettes par jour.

Dans le Starbuck de l’IFC, entourée de financiers, Candy ressemble à un personnage de Tim Burton, sombre, un rien gothique, plein d’humour et de jolies contradictions :

– Pourquoi j’ai appelé mon chien Muffin? Parce je n’aime pas les muffins. J’aime les idées tordues. Je peux être très extrême dans mes maquillages. J’aime aussi les livres, mais je ne lis pas, je regarde les images. Je ne tiens pas être prise par l’histoire.   

A 24 ans, elle part à Sydney à la rencontre de son père et pour étudier dans une école de maquillage spécialisée dans le cinéma et les arts de la scène. Deux ans plus tard en 1999, elle rentre à Hong Kong et commence à travailler pour des éditoriaux de mode et campagnes publicitaires.

– Je n’ai jamais eu l’idée d’aller hors de mon pays. Je suis une femme chinoise conventionnelle : la famille, c’est le plus important. Je sais que le mariage est une chose difficile. Je suis toujours inquiète du futur.

Le futur?

– Seule sans ami (suivi d’un éclat de rire). Non, j’aime sortir avec mes rares proches amis (à jamais les mêmes), rester à la maison avec Muffin et ma très sage grand mère de 86 ans qui m’apaise. C’est la personne qui m’est la plus proche. Je ne parle aux gens que lorsque j’en ai envie.

Alors un grand merci Candy !

Bonus tracks : en quittant Candy, je croise deux supers Hong Kong toutous sortis d’un dessin allumé !

 

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Une expo: “A Vain Life” de Yangfan

Oh ! Le joli bonbon super acidulé qui laisse un goût amer, ça vous dit? Dès le titre, vous l’aviez pressenti ? Quelle perspicacité ! Comment résumer un de mes coups de cœur, à l’opposé de la tendance massive dominante de l’art contemporain chinois. Sur un mur de brique rouge du 798, le grand sanctuaire d’art contemporain à Beijing (article à venir) : l’affiche colorée d’une « jeune et jolie » fille archi girly, sur fond rose uni acidulé. La pause inspirée des magazines hype, quant au rendu, déconcertant de simplicité, limite enfantin. Oui, un vrai bonbon à la rose, avec un zeste de lemon. Quelques jours plus tard, rencontre avec Yangfan. Petit jeu : homme ou femme ? L’artiste peintre ne parle pas un mot d’anglais et moi, pas un de mandarin : lost in translation ? Heureusement il y a Jenny, pleine de bonne volonté mais dont l’anglais est assez difficile à saisir, la jeune assistante de la Linda Gallery, où expose Yangfan qui nous servira d’interprète. Merci Jen ! 


Gagné, Yangfan est une fille. Qui peint des filles. Déclinaison régressive et ingénue de l’univers « Sex in the City » de filles qui parlent de filles en langage filles, en s’adressant à tous. Dans la galerie, beaucoup d’hommes regardent les toiles avec attention. Yangfan la délicate dépeint la fragilité de filles superficielles, extraites du réel et isolées dans les fonds unis de ses peintures. Elles sont belles, parfaitement accessoirisées, mais il leur manque l’essentiel, une vie. Son message. Clair. Montrer ces filles obsédées de mode, dont l’unique but est de s’acheter toujours plus de fringues, avides de matérialisme et du paraître. Ces filles qui sont devenues un des symboles de la société chinoise actuelle :

– Aujourd’hui, il y a un manque de spiritualité, on met de côté beaucoup de choses spirituelles.

Deux lectures possibles des tableaux de Yangfan. D’où émerge une certaine contradiction :

– Ces jeunes femmes ont gagné en liberté, mais comme ça s’est passé très rapidement, elles se retrouvent seules et célibataires.

Ses toiles, sous une forme délibérément simpliste, décrivent une forme de dépression, entre tristesse, bonheur et questionnement sur la vie. Yangfan peint depuis 10 ans et se partage entre sa carrière de peintre et de professeur de peinture à l’Université:

– Après avoir quitté l’école, je me demandais comment devenir une artiste ? Et c’est alors que j’ai eu l’idée de traiter des dernières générations de femmes et de les projeter dans le futur.

Sa manière de travailler : ses jours à peindre, ses nuits à regarder les gens, leurs expressions, vêtements.

– J’imagine leur travail, j’invente de petites « fashion stories ». Je suis aussi styliste par plaisir.

D’ailleurs les fringues de ces héroïnes lisses dépressives sortent tout droit de son imagination. Le futur. Toujours à peindre. Des sculptures en coton, de filles, toujours. Et l’an prochain, des poupées uniques avec des détails traditionnels chinois pour exposer dans une galerie. Finalement être une fille dans l’air du temps, ne rime pas forcément avec « a vain solo life » ! La preuve, Yangfan n’est ni seule ni célibataire.

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