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Caussette, Paris: The Interview of Berangere Portalier

Definitely this beginning of September is  my French “month”: many fairs, events and interviews in Paris and Lyon. Let’s start with the independant new magazine that rocks the French feminine press, Causette! Subtil and sexy cool for women with a brain “from 15 to 91 years old“, adds Berangere Portalier, the bubbly chief editor. “We make the paper we’d like to read“. And we “normal but not banal girls” (in the magazine charter), we do love Causette!

– Boys buy  Causette for their girlfriend too. Greg and Gilles are the founders of the magazine. Greg is a press enthusiastic. He noticed his girlfriend didn’t have anything to read. He designed a false cover that women really liked. Then it took us one year and half  from the idea to the magazine archievement. We were wondering : « will my sister read this? ». And we decided to develop more a human approach.

Is Causette a feminist magazine – I want to precise for me feminist is not an insult, neither against men? Yes, Causette is a feminist. The word has been misused, I really hope we’ll success to rehabilitate it! We really take care not being overlooked in politics associations.  We could be nice partners, that’s it.

What is your background? Anthropology, Greg too. I’ve been a student during a long time, I am a great disciple (laughs). I didn’t learn journalism. I was a chief editor (video editing). Liliane, the other chief editor came from Charlie Hebdo (the famous French satirical comics magazine in the 70’s-80’s).

What’s making Causette different? Causette wants to favour a subjective writing. And to create an empathy and to make a literary effort, without giving any lesson to readers. The magazine sections change in every (or almost) issue! The magazine doesn’t look like what we were looking for at the beginning. I think it is better (smile). We do the paper we enjoy reading. We’ve reinvented almost everything. This hand made part makes us different. We need to keep that. We are free, cause we are shareholders of the magazine. We started six people with 90.000 euros.  Today we believe more in Causette than two years ago!

Do you have time to write? I am the one who organizes everything. I write a little and I’m not sure about my writing. Liliane writes a lot. But I like both organizing and writing.

It seems to be not so far from editing? Yes, in English it’s the same word : chief editor ! It’s really near the editing, we work with different pieces to bring together and organize.

Causette in the future? We have so many ideas. We try to be a little be wise (laughs). Making things we really do know. For instance, it’s press. But we defenitely want to develop the website.

The press likes you, don’t you? Yes, they do. They really like us, we have lots of good articles. Journalists present Causette as a freedom space in the French press. We created a kind of niche. Now I say to myself: you can die (laughs).

A success story? Causette made me grown. It’s really rewarding for me. I have insomnia… I want to stay human, near people.

Now you can believe me : Causette rocks, doesn’t it? Big thanks Berangere!

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Caussette: interview de Bérangère Portalier

J’attaque cette rentrée avec une foule d’événements, salons et interviews parisiens et lyonnais (oui la biennale!). On commence par une bouffée d’air frais! Plusieurs mois que je voulais renconter l’équipe de Causette : subtil féminin qui tranche avec le genre. Sorte de Kalimero déjanté qui s’adresse aux femmes “de 15 à 91 ans” ajoute sa pétulante rédactrice en chef, Bérangère Portalier. “On fait le journal qu’on aimerait lire“. Et nous les “filles normales mais pas banales” (dixit la charte du magazine), on en redemande!

Les mecs achètent aussi Causette pour leur copine. Dernièrement on est passé en mensuel. Greg et Gilles sont les fondateurs du magazine. Greg est un passionné de presse. Il s’est apperçu que sa copine n’avait rien à lire. Il a fait une fausse cover qui a reçu une super réaction des femmes de son entourage. On a pris un an et demi de l’idée à la réalisation du magazine. On s’est dit : « est-ce que ma sœur lirait cet article ? ». On a développé un côté plus humain.

Causette : un magazine féministe – pour moi, féministe n’est ni une insulte, ni anti-homme? Oui, Causette est féministe. Le mot a été tellement galvaudé, j’espère qu’on va réussir à le réhabiliter ! On fait très attention à ne pas être récupéré par les associations.  On peut être des chouettes alliés, mais ça s’arrête là.

Quel est ton background? L’anthropologie, Greg aussi. J’ai été longtemps étudiante, je suis une très bonne disciple (rires). Je n’ai pas fait d’étude de journalisme. J’étais intermittante du spectacle, monteuse. Liliane, l’autre rédactrice en chef, vient de Charlie Hebdo.

Causette a une patte particulière. Chez Causette, on privilégie une écriture subjective, on essaye d’avoir de l’ampathie, de faire un effort littéraire et de ne pas donner de grandes leçons. Les rubriques chez nous, c’est du n’importe quoi ! Elles changent d’un numéro à l’autre. Le magazine ne ressemble pas du tout à ce qu’on voulait au début, je crois que c’est mieux (sourire). On fait le journal qu’on aimerait lire. On a un peu tout réinventé. Ce côté bricolot, c’est ce qui fait qu’on est un peu différent. Il faut qu’on reste un peu breloque. On est libre, les actionnaires, c’est nous, on ne doit rien à personne. On a commencé à six personnes avec 90000 euros. On y croit bien plus qu’il y a deux ans !

As-tu le temps d’écrire? Je suis de celle qui organise vraiment les choses. J’écris un peu, je ne suis pas très sûre de mon écriture. Liliane écrit beaucoup. J’aime les deux, organiser et écrire. Je sais que j’ai un bâteau à tenir.

Ce n’est pas un peu le même principe que le montage? Oui, en anglais c’est le même mot : chief editor ! C’est vrai, c’est assez proche du montage, on ne travaille pas à partir de rien et on assemble, organise.

L’avenir de Causette ? On est tout plein d’idées. On essaye d’être un tout petit peu sage (rires). Faire les choses qu’on sait bien faire. Pour l’instant, la priorité c’est le papier. Mais c’est sûr on a envie de développer le site.

La presse vous aime? On bénéficie d’une certaine bienveillance de la presse, on a toujours de très bons papiers. Les journalistes reconnaissent en Causette un espace de liberté. Ils nous aiment vraiment bien. On a créée une sorte de niche. Maintenant je me dis, c’est bon tu peux mourir (rires).

Une véritable success story? Causette m’a fait beaucoup grandir. C’est super gratifiant. Je fais insomnie sur insomnie… Je veux rester humaine, proches des gens.

Je vous avais prévenu : une bouffée d’air frais! Merci Bérangère, longue vie à Causette!

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