Rencontre avec Rem Koolhaas chez Taschen

Rem Koolhaas était en signature à Taschen Bruxelles 

mardi dernier (ma semaine de “rencontre avec les grands”), pour la sortie de son livre “Project Japan, Metabolism Talks…” écrit avec Hans Ulrich Obrist et édité par Kayoko Ota. Le célibrissime architecte hollandais qui reçu le prix Pritzker en 2000 (entre autres),  était accompagné d’un des auteurs du livre, James Westcott (photo 5) qui participera aussi à cette improbable interview!

Parmi les réalisations emblématiques de Rem Koolhaas : la tour CCTV à Beijing et Casa da Musica à Porto, la giffle! Un bâtiment fou aux perspectives qui rappellent les films expressionnistes allemands, “avec une petite occupation au sol et qui ne soit pas trop lourd pour l’environnement” (Rem Koolhaas). J’ai eu un réel enthousiasme à passer d’une pièce à l’autre, de surprise en surprise, comme dans une succession de décors de à la fois ludiques, esthétiques, pratiques et complètement barrés. 

Rien d’étonnant : Rem Koolhaas a suivit des études de scénariste, avant celles d’architecture. Il a même écrit un script pour Russ Meyer, le réalisateur de “Faster Pussycat Kill Kill” (maître de la série B, devenu réalisateur culte)! En 1975, Rem Koolhaas créée OMA avec des partenaires; il a pour étudiante une certaine Zaha Hadid… Silence ça  tourne.

– Pourquoi  un livre sur l’architecture japonaise? 

Rem Koolhaas répond en français :

– Il n’y a plus d’achitecture hollandaise, française, américaine etc… Sauf au Japon, où il existe toujours une architecture japonaise. C’est la dernière nation avec une architecture qui a de l’influence. Les architectes japonais ont un lien plus sophistiqué avec le passé. Ce qui est à la fois un poids et un don.

– En quoi consiste le mouvement japonais, le Métabolisme?

–  Selon le Métabolisme, l’architecture est un phénomène presque organique, en perpétuel mouvement. Ce mouvement remonte à 1960 : il y avait un optimisme sur le rôle de la technologie. Ces architectes ont créé un vocabulaire architectural. Le livre par des interviews, retrace tout le contexte de ce mouvement architectural japonais et le rôle de l’état japonais dans le lancement de ce mouvement. C’est aussi un livre sur l’humain. On a interviewé les veuves des architectes, dont la veuve de Kenzo Tange qui est mort en 2005. 

– C’est un travail de mémoire?

– Oui, de transmission : ce livre est un document culturel. Il présente un moment dans l’architecture, avant que le marché ne devienne la force dominante. C’est un livre de référence pour le public.

Rem Koolhaas me montre la tranche du livre, aux rayures multicolores. Chaque couleur correspond à une section (il y en a 9), ce qui permet de se repérer (j’allais écrire “naviguer”! lol) plus aisément.  

– Aujourd’hui, l’architecte doit être plus qu’un architecte?

– Les architectes ont toujours dû être plus que des architectes. Soit architecte-businessman, soit architecte-sociologue etc…

MERCI Rem Koolhaas, James Westcott et Taschen.

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