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Virginie Mahé: créatrice de bijoux

– Mes bijoux ne sont pas prétentieux, mais ils te marquent. Tu rentres dans une histoire, un univers un peu fantastique, un peu mystérieux. J’adore les bijoux noirs. Un bijoux sensuel, secret, avec une certaine épaisseur dans le choix des matières. Une certaine élégance.

De faux airs d’Amélie Poulain, en plus espiègle, Virginie est une pétillante autodidacte, influencée par Cocteau. « D’abord repérée » par la marque de bijoux fantaisie Reminescence, puis sélectionnée pour participer à Première Classe : elle signe une collection de bijoux pour la femme chez Cerruti, en 2001.

– Après j’ai bossé pour Agnès b et c’était encore mieux. Elle était fan de mes étoiles, je ne l’ai jamais rencontré.

Depuis 2004, sa marque Virginie Mahé est distribuée chez Franck et Fils, au Bon Marché, Printemps, Galeries Lafayettes et à la boutique Rose Durantin. Prochain RV en Septembre du côté de Bricklane, à Londres.

Boutique Rose Durantin : 27 rue Durantin, 75018 Paris – Métro : Abbesse ou Blanche – Ouvert  mardi : 15-20h, mercredi à dimanche : 12h-20h

 

Retrouvez ma séléction de cinq talentueuses créatrices, rencontrées au salon Bouche à Oreilles

 

Autres articles : INTERVIEWS

 

BWing à Hong Kong!

– J’ai besoin de dessiner, toute la nuit. Je pense que tout est centré sur moi.

Coca Light dans le Wan Chai hype. Café lecture au design épuré orange et blanc, mitoyen de la galerie Agnès b : yeah we are in Hong Kong baby !

 – Agnès b est très très intelligente. Jusqu’en 2005, elle a présenté mon travail dans ses différentes galeries : Hong Kong, Taïwan, Japon. A chaque expo, des œuvres différentes.

D’abord un rien méfiante, regard noir pénétrant, sans concession, la ténébreuse Bwing : artiste rare, dessinatrice photographe hong kongaise. « Almost famous » comme elle se définit. Avec un premier livre de ses œuvres qui s’est classé deuxième dans les ventes toutes catégories confondues ! Bel exploit dans une ville qui n’est pas réputée pour sa passion de l’art ! Luv you HK!

– J’ai besoin de me vider l’esprit. Je suis allée m’allonger sur la plage en regardant le ciel. Tout ce qui vient du ciel est fantastique.

J’acquiesce, les yeux levés vers le ciel bleu azur, exceptionnelle luminosité, le type de lumière d’un L.A. sans fog, morcelé par la forêt de tours très seventies. Comme enserré par des griffes de béton. J’écoute Bwing presque religieusement : elle n’aime pas parler, c’est pour ça qu’elle dessine. Logique.

– J’aime le silence. Il y a trop de choses et de bruits. Hong Kong est stressant : un trop petit endroit, pas facile à vivre.

J’écoute ses silences :

– Je vis sous pression en permanence.

Je feuillète le petit bouquin – cartes postales de ses dessins pour enfants. A la fois désuet par le format et précieux par le contenu. Le trait est noir nerveux, ponctué de tâches de couleur, l’univers est assez sombre, empli d’un humour décalé. J’aime. L’objet est rare. Moderne et intemporel. L’interroge si ce n’est pas un peu trop dur pour les enfants. La réponse fuse :

– J’aime les enfants. Mes dessins sont une stimulation pour les enfants.

Elle s’illumine, le geste est ample, le regard pétille, elle s’explique sur ses petits personnages qui flottent foisonnent dans des décors brumeux :  

– C’est arrivé un jour, comme ça! Je suis devenue schizo. Il y a toujours deux “moi” qui poursuivent mon troisième moi. Je pense que j’ai besoin d’un bon médecin! (rires) Le gros problème à Hong Kong: les gens se prennent très au sérieux, c’est aussi ce que je montre dans mes dessins. 

Etudes d’Art en Angleterre, où elle apprend le français. Logique. De Paris :

– I don’t like the crap on the street.

Dommage. L’humour est caustique incisif, parisien : Bwing n’aime pas. Point. Une devise:  « If you don’t want to be perfect, you’ve come to the right place », le titre de son bouquin. J’adore, j’adore, j’adore ! Retour à HK en 96 comme graphic designer. En 2002, elle contacte la Galerie Agnès b de Hong Kong et six mois plus tard, reçoit une réponse positive. Mon regard s’attarde sur la coupe impeccable de sa chemise d’homme. Funny, depuis le début, je lui trouvais du style, du minimaliste chic emprunté au répertoire masculin plus européen que japonais, intemporel comme ses dessins. Ok : elle a aussi bossé dans un bureau de style, comme quoi…Une question me titille, j’ai reconnu la chemise, du genre de celles que je portais au lycée :

– Du Agnès b ?

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BWing from Hong Kong baby!

– Drawing is my necessity. I need to draw all the night. I think it’s all about myself.

An orange and white design café in the trendy side of Wan Chai, near Agnès b gallery: yeah we are in Hong Kong baby!

– Agnès b is really really smart. She put my work in her different galleries in Asia: Hong Kong, Taïwan, Japan. All exhibitions, with different works, till 2005.

Sat in front of me, a bit suspicious first, a penetrating black look without any concession: Bwing, the hong kongese enigmatic artist, a super talented graphic designer and photographer. « Almost famous » as she says. Her first book was a best seller. Great archievement in Hong Kong!

– I need to clear up my mind. I went to lay down the beach looking at the sky. Everything from the sky is amazing.

I agree. I look up at the incredible blue sky, with a great brightness, the L.A. kind of light when it’s not foggy. Here with a forest of several seventies towers in the foreground. I religiously listen to Bwing: she doesn’t like speaking, that’s why she draws. Logical.

– I like the sound of the silence. There are too many stuff and noise. Hong Kong is a pressure: too small place, not easy to live.

Now I’m listing to her silence.

– I live under pressure all the time.

I leaf through the precious small book (postcard sized) of her draws for children. The line is black and nervous, with colour stains. The universe is quite dark, with a special sense of humour. I really like it. Modern and timeless. I’m asking her if it’s not a beat too hard for children?

 – I love children. My draws are like a stimulation for children.

Sweeping gesture and bubbly eyes, she lights up explaining her small characters: 

– One day it happens. I got schizophrenic. Always two of myself cheasing around the three. I think I need a doctor! (laugh). Most of the problem is the Hong Kong people take themselves seriously and I express it in my draws.

Studies of Fine Arts in England, where she learns French. Logical. About Paris:

– I don’t like the crap on the street.

A caustic sense of humour, so Paris: BWing doesn’t like many things. Dot. The title of her book: “If you don’t want to be perfect, you’ve come to the right place” sounds like a motto. Great! Back to Hong Kong in 96, as a graphic designer. In 2002, she gets in touch with the Hong Kong Agnès b’s gallery. And six months later, she receives an affirmative answer. Funny from the beginning of the meeting, I’ve found her a chic minimalist style, timeless like in her draws. And guess what? She also worked in fashion. I have one stupid question, I’ve recognised the same shirt I wore in high school :

– Are you wearing Agnès b ?

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 Thanks K to make it happens!

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